22
Regards sur la chronologie
de la fin de l’âge du Fer
(iiie-ier siècle avant notre ère)
en Gaule non méditerranéenne
sous la direction de
Philippe Barral et Stephan Fichtl
Actes de la table ronde tenue à Bibracte
du 15 au 17 octobre 2007
Regards sur la chronologie de la in de l’âge du Fer
(IIIe-Ier siècle avant J.-C.)
en Gaule non méditerranéenne
Actes de la table ronde tenue à Bibracte
15-17 octobre 2007
Collection
22
2012
Ouvrages parus dans la collection Bibracte
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L’environnement du Mont Beuvray [1996]
La quantification des céramiques : conditions et protocoles [1998]
Les remparts de Bibracte : recherches récentes sur la Porte du Rebout et le tracé des fortifications [1999]
Les processus d’urbanisation à l’âge du Fer – Eisenzeitliche Urbanisationsprozesse [2000]
L’aristocratie celte à la fin de l’âge du Fer [2002]
Les âges du Fer en Nivernais, Bourbonnais et Berry oriental [2002]
Les amphores de Bibracte – 2. Le commerce du vin chez les Éduens d’après les timbres d’amphores.
Catalogues : les timbres de Bibracte (1984-1998), les timbres de Bourgogne [2003]
Bibracte : le site de la maison 1 du Parc aux Chevaux (PC 1) : des origines de l’oppidum au règne de Tibère [2004]
Archéologie des pratiques funéraires : approches critiques [2004]
Études sur Bibracte – 1 [2006]
Les dépôts métalliques au second âge du Fer en Europe tempérée [2006]
Celtes et Gaulois, l’Archéologie face à l’Histoire
12-1 : Celtes et Gaulois dans l’histoire, l’historiographie et l’idéologie moderne [2006]
12-2 : La Préhistoire des Celtes [2006]
12-3 : Les Civilisés et les Barbares (du Ve au IIe siècle avant J.-C.) [2006]
12-4 : Les mutations de la fin de l’âge du Fer [2006]
12-5 : La romanisation et la question de l’héritage celtique [2006]
12-6 : Colloque de synthèse [2010]
Les monnaies gauloises et romaines de l’oppidum de Bibracte [2007]
Sur les traces de César. Militaria tardo-républicains en contexte gaulois [2008]
Gestion et présentation des oppida. Un panorama européen [2008]
Construire le temps. Histoire et méthodes des chronologies et calendriers des derniers millénaires avant notre ère
en Europe occidentale [2008]
Fouilles de la fontaine Saint-Pierre au Mont Beuvray (1988-1992, 1996). Aménagements d’une source
sur l’oppidum de Bibracte [2009]
Die eisernen Werkzeuge aus Bibracte – L’outillage en fer de Bibracte [2010]
Murus Celticus. Architecture et fonctions des remparts de l’âge du Fer [2010]
Carpologia. Articles réunis à la mémoire de Karen Lundström-Baudais [2011]
Aspects de la romanisation dans l’est de la Gaule [deux volumes, 2011]
La collection Bibracte est éditée par BIBRACTE, Centre archéologique Européen. Du nom antique de la capitale des
Éduens, elle rassemble tout d’abord les résultats des recherches effectuées sur le site du Mont Beuvray et le territoire
éduen, ensuite les actes des rencontres scientifiques organisées par le Centre archéologique, enfin des travaux majeurs
relatifs à l’archéologie de l’Europe celtique.
Le comité de rédaction de la collection est constitué des membres du Conseil scientifique de BIBRACTE,
Centre archéologique Européen.
Regards sur la chronologie de la in de l’âge du Fer
(IIIe-Ier siècle avant J.-C.)
en Gaule non méditerranéenne
Actes de la table ronde tenue à Bibracte
Glux-en-Glenne, 15-17 octobre 2007
Sous la direction de Philippe BARRAL et Stephan FICHTL
Collection Bibracte – 22
Bibracte – Centre archéologique européen
F - 58370 Glux-en-Glenne
2012
Couverture : S. Durost, A. Maillier, d’après une monnaie d’argent du centre-est
de la Gaule. ©Bibracte.
Notice catalographique
Barral (Ph.), Fichtl (St.) dir., Regards sur la chronologie de la fin de l’âge du Fer
(III e-I er siècle avant J.-C.) en Gaule non méditerranéenne. Actes de la table ronde
tenue à Bibracte « Chronologie de la fin de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant J.-C.)
dans l’est de la France et les régions voisines », Glux-en-Glenne, 15-17 octobre
2007. Glux-en-Glenne : Bibracte, 2012. Dossier imprimé : 342 p., 149 ill. – dossier
numérique : www.bibracte.fr ; 7 p. texte, 312 ill. (Bibracte ; 22).
Premier élément date et référence bibliographique
BARRAL (Ph.), FICHTL (St.) dir. — Regards sur la chronologie de la fin de l’âge
du Fer (III e-I er siècle avant J.-C.) en Gaule non méditerranéenne. Actes de la
table ronde tenue à Bibracte « Chronologie de la fin de l’âge du Fer
(IIIe-Ier siècle avant J.-C.) dans l’est de la France et les régions voisines »,
Glux-en-Glenne, 15-17 octobre 2007. Glux-en-Glenne : Bibracte, 2012, 342 p., 149 ill. –
dossier numérique : www.bibracte.fr ; 7 p. texte, 312 ill. (Bibracte ; 22).
Mots-clefs
Protohistoire, chronologie, datation, périodisation, âge du Fer, Gaule, Centre-Est,
oppidum, typologie, mobilier, référentiel, céramique, amphore, fibule, monnaie.
Crédit des illustrations
Illustrations originales des divers auteurs participant à l’ouvrage.
Mise aux normes éditoriales
Daniel Beucher, Sébastien Durost, Antoine Maillier (Bibracte) ;
Thomas Crognier
Suivi éditorial
Myriam Giudicelli, Sébastien Durost (Bibracte)
Maquettage
Myriam Giudicelli, Sébastien Durost (Bibracte)
Relecture scientifique : John Collis, Gilbert Kaenel, Jeannot Metzler
Contrôle du manuscrit : Aude Leroy
Directeur de la collection
Vincent Guichard (Bibracte)
Directeurs de la publication
Philippe Barral (professeur d’archéologie, université de Besançon)
Stephan Fichtl (professeur d’archéologie, université François Rabelais, Tours)
Diffusion/distribution
Bibracte EPCC – Centre archéologique européen
F - 58370 Glux-en-Glenne – e-mail : edition@bibracte.fr
Téléphone : 33 (0) 3 86 78 69 00 – Télécopie : 33 (0) 3 86 78 65 70
Copyright 2012 : Bibracte
ISSN 1281-430X – ISBN 978-2-909668-74-1
Imprimé en France
Directeurs de la publication (titres et fonctions au moment du colloque)
Philippe BARRAL (docteur en archéologie, ingénieur de recherche, université de
Franche-Comté, Besançon)
Stephan FICHTL (professeur d’archéologie, université François Rabelais,Tours)
Auteurs (titres et fonctions au moment du colloque)
Bertrand BONAVENTURE (doctorant, université Marc Bloch, Strasbourg)
Anne-Françoise CHEREL (céramologue protohistorienne, assistante d’étude,
Inrap GO)
Philippe CURDY (conservateur au musée de Sion – CH)
Thierry DECHEZLEPRÊTRE (conservateur du Patrimoine, responsable des
collections archéologiques du musée Lorrain, Nancy– F)
Sylvie DEFFRESSIGNE (chargée d’opération archéologique et de recherche,
Inrap, responsable d’opération, GEn – F)
Armand DESBAT (directeur de Recherche au CNRS, UMR 5138 – F)
Sandrine DURGEAU (étudiante, université Paris I)
Clément FÉLIU (doctorant, université Marc Bloch, Strasbourg – F)
Katherine GRUEL (directrice de Recherche au CNRS, UMR 8546 – F)
Lucile JEUNOT (doctorante en archéologie pré- et protohistorique,
université de Besançon – F)
Peter JUD (responsable d’opération, Archeodunum SAS – F)
Gilbert KAENEL (directeur du musée cantonal, Lausanne – CH)
Yves LE BÉCHENNEC (attaché de conservation au département de Seine-SaintDenis – 93, responsable d’opération Bobigny Gaulois)
Stéphane MARION (docteur en Anthropologie Ethnologie Préhistoire rattaché à l’UMR 8546, Aoroc, CNRS-ENS – F)
Yves MENEZ (conservateur en chef, adjoint du Conservateur régional de
l’archéologie de Bretagne)
Catherine MOREAU (chargée d’opérations et de recherches, Protohistoire
Inrap GEn – F)
Olivier NILLESSE (chargé d’études, Inrap GSO – F)
Fabienne OLMER (chercheur au CNRS, UMR 5140 – F)
Lionel PERNET (doctorant en co-tutelle aux universités de Lausanne et Paris I,
rattaché à l’UMR 8546 AOROC ENS-CNRS – F)
Sabine RIECKHOFF (professeur, université de Leipzig – D)
Sandrine RIQUIER (doctorante, céramologue, Inrap CIDF – F)
Muriel ROTH-ZEHNER (directrice scientifique, Antea-Archéologie – F)
Marion SAUREL (archéologue, Inrap GEn – F)
Jean-Marc SÉGUIER (ingénieur de recherches, Inrap CIDF – F)
Nicolas TIKONOFF (responsable d’opération et de recherche, Inrap GEn – F)
Luca TORI (doctorant EPHE/univ. Zurich ; conservateur au Musée national
suisse – CH)
Antide VIAND (chef du Service archéologique des Hauts-de-Seine – F)
Grégory VIDEAU (archéologue, inrap GEs – F)
Domiciliations complètes, p. 22, 23
Sommaire
Avant-propos : Vincent GUICHARD .......................................................................................................................... 7
Introduction : Philippe BARRAL avec la collaboration de Stephan FICHTL et Vincent GUICHARD ................ 9
Sabine RIECKHOFF – L’histoire de la chronologie de La Tène finale en Europe centrale
et le paradigme de continuité ................................................................................................................... 25
Lionel PERNET, Luca TORI – Chronologie de la fin de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant J.-C.)
dans les nécropoles du Tessin et du Val d’Ossola ..................................................................................... 39
Philippe CURDY, Peter JUD, Gilbert KAENEL – Chronologie de la fin de La Tène en Suisse occidentale,
à partir de fibules issues de contextes funéraires ...................................................................................... 49
Armand DESBAT – Lyon, Lugdunum. Les contextes précoces des fouilles du « sanctuaire de Cybèle » ........... 65
Philippe BARRAL, Grégory VIDEAU – De Bibracte à Vesontio : esquisse d’une périodisation de la fin
de l’âge du Fer en Bourgogne et Franche-Comté ...................................................................................... 95
Muriel ROTH-ZEHNER – La Tène finale dans la plaine d’Alsace ...................................................................115
Bertrand BONAVENTURE, Clément FÉLIU – Quelques ensembles de mobilier de l’oppidum du Fossé
des Pandours (Col de Saverne, Bas-Rhin). Contribution à la chronologie du site .................................... 127
Sylvie DEFFRESSIGNE, Nicolas TIKONOFF – Quelques repères chronologiques de La Tène en Lorraine
à partir de quatre ensembles mobiliers d’habitats .................................................................................. 139
Bertrand BONAVENTURE, Thierry DECHEZLEPRÊTRE – Chronologie de l’oppidum de Nasium
(Boviolles, Meuse) d’après l’analyse de quelques ensembles clos ......................................................... 157
Marion SAUREL, Catherine MOREAU – En Champagne, au cœur du territoire rème : la chronologie
de la fin de l’âge du Fer ................................................................................................................................. 167
Jean-Marc SÉGUIER, Antide VIAND – Chronologie des assemblages de mobilier des trois derniers siècles
avant notre ère en Ile-de-France : un état des lieux dans les territoires des Sénons et des Parisii ........... 193
Stéphane MARION, Sandrine DURGEAU, Yves LE BECHENNEC – Éléments de chronologie de la bourgade
artisanale de Bobigny (Seine-Saint-Denis) .............................................................................................. 209
Sandrine RIQUIER – La chronologie des mobiliers (IIe-Ier siècle avant J.-C.) de l’oppidum carnute de Cenabum
(Orléans, Loiret) ...................................................................................................................................... 219
Anne-Françoise CHEREL – Chronologie de la fin de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant J.-C.)
dans la Plaine de Caen : le cas de la « ZAC Object’Ifs Sud » à Ifs (Calvados) ........................................ 245
Yves MENEZ – Chronologie de la fin de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant J.-C.) dans l’ouest de la France :
l’apport des ensembles céramique du Camp de Saint-Symphorien à Paule (Côtes d’Armor) ................ 257
Olivier NILLESSE – Éléments pour une chronologie des établissements ruraux de la fin de l’âge du Fer
dans le sud du Bas-Poitou ............................................................................................................................. 273
Katherine GRUEL, Lucile JEUNOT – Les monnaies gauloises comme marqueurs chronologiques ....................... 301
Fabienne OLMER – Les amphores sont-elles utiles à la chronologie de la fin de l’âge du Fer ?....................... 317
5
Des dossiers complémentaires sont consultables sur
http://www.bibracte.fr — mot-clé :“Bibracte 22”
Ils concernent les articles des auteurs suivants :
Lionel PERNET, Luca TORI
Armand DESBAT
Philippe BARRAL, Grégory VIDEAU
Muriel ROTH-ZEHNER
Bertrand BONAVENTURE, Clément FELIU
Sylvie DEFFRESSIGNE, Nicolas TIKONOFF
Bertrand BONAVENTURE, Thierry DECHEZLEPRÊTRE
Jean-Marc SEGUIER, Antide VIAND
Sandrine RIQUIER
Olivier NILLESSE
Fabienne OLMER
10 illustrations
1 texte (7 pages), 89 illustrations
33 illustrations
9 illustrations
8 illustrations
20 illustrations
10 illustrations
35 illustrations
13 illustrations
22 illustrations
63 illustrations
Avant-propos
Vincent GUICHARD
Les instigateurs de la table ronde Chronologie de la fin de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant J.-C.)
dans l’est de la France et les régions voisines, tenue à Bibracte du 15 au 17 octobre 2007, avaient choisi
Bibracte comme lieu de réunion. Ce choix répondait à des considérations pratiques, mais il correspondait surtout à un enjeu symbolique : plus de vingt ans après la reprise sur le Mont Beuvray de fouilles
qui ont livré un mobilier exceptionnellement abondant, issu de contextes stratigraphiques tout aussi
exceptionnels, la chronologie de l’occupation de Bibracte semble toujours pouvoir être améliorée.
Parce qu’il nous manque encore des points d’accroche en Bourgogne centrale, tant pour le IIe siècle
avant notre ère (en l’absence d’agglomération ouverte comparable, par exemple, à celle de Verdunsur-le-Doubs dans le val de Saône) que pour le tout début de notre ère (en l’absence de données
conséquentes pour cette période à Autun), un axe de progression évident est de parvenir à mieux
inscrire les données du site dans un système chronologique à valeur régionale, en élargissant le référentiel à des sites plus anciens et plus récents. On doit donc louer l’effort déployé par Philippe Barral
et Stephan Fichtl et leurs collaborateurs pour recenser et étudier des séries de mobilier qui permettent
d’enrichir le référentiel chronologique du IIe et du Ier siècle avant notre ère à l’échelle de la France de
l’Est et du Centre-Est.
Du point de vue de l’étendue géographique, le dossier livré dépasse largement les ambitions initiales, puisqu’il fournit ici un état des connaissances qui concerne une très vaste région, des Alpes au
littoral atlantique. Par référence au colloque tenu à Valbonne en 1986, Gaule interne et Gaule méditerranéenne aux IIe et Ier siècles avant J.-C.: confrontations chronologiques, jalon très important dans
le domaine de recherche concerné, le bilan ici exposé montre que les lacunes documentaires se
comblent à un rythme soutenu. Des régions qui étaient il y a vingt ans quasi-vierges de données,
comme l’Alsace, la Lorraine, l’Ile de France ou encore le Poitou, sont aujourd’hui présentes avec des
dossiers très conséquents. Il est à noter qu’une grande partie de ces contributions est étoffée d’un
important dossier numérique complémentaire de plus de 300 planches consultable sur le site internet
de Bibracte et qui fournit au lecteur curieux une riche documentation, autrement inaccessible.
La confrontation des contributions, que les coordinateurs ont pris le risque d’essayer de résumer
sous forme de tableau synthétique (cf. ill. 1 de l’introduction, infra), montre clairement qu’au-delà des
spécificités régionales qu’exprime surtout la céramique indigène, l’évolution de la culture matérielle
respecte des étapes que l’on discerne dans toute la Gaule non-méditerranéenne. Les marqueurs de
cette synchronie se recrutent principalement parmi les objets de parure et la céramique d’importation,
tout particulièrement les amphores qui présentent le double avantage de répondre à une production
industrielle peu sujette aux clivages régionaux et d’être présente en nombre suffisant pour permettre
des traitements statistiques de sériation. Le tableau synthétique montre que, depuis Valbonne, on a
gagné en finesse d’analyse et que des étapes nouvelles peuvent être caractérisées. Cependant ce
tableau n’est toujours pas construit sur une démarche formalisée de confrontation des données.
Il montre ainsi que le travail n’est pas encore complètement abouti. Mais la direction dans laquelle
il faut désormais travailler est connue. En plus de persévérer dans la collecte documentaire, il s’agit
maintenant de construire des référentiels régionaux selon une méthodologie partagée faisant appel
à des outils de sériation bien identifiés – comme l’analyse factorielle – afin de disposer d’un corpus de référentiels statistiquement homogène et, pour cette raison, plus aptes à être synchronisés.
Dans l’attente, il faut à l’évidence s’abstenir d’utiliser de façon inconsidérée la nomenclature désormais consacrée qui est issue des travaux de Paul Reinecke, affinée et adaptée par chaque nouvelle
7
REGARDS SUR LA CHRONOLOGIE DE LA FIN DE L’ÂGE DU FER (IIIe-Ier SIÈCLE AVANT J.-C.) EN GAULE NON MÉDITERRANÉENNE
génération d’archéologues depuis un siècle. Elle donne en effet l’illusion de disposer d’un référentiel commun à la Gaule non-méditerranéenne, alors qu’il n’y a qu’à parcourir les contributions qui
suivent pour se rendre compte qu’un terme comme La Tène D1b (pour ne prendre que l’exemple
le plus criant) recouvre des réalités très différentes selon les auteurs. Il est aussi évident que certains
sites et certaines micro-régions très bien documentés ont un potentiel particulier. Il faut absolument
continuer à leur consacrer une attention soutenue, en tirant parti de leurs spécificités.Tenons-nous en
à deux exemples : la Basse-Auvergne, qui livre des séries très riches pour toute la période considérée,
qui ont en outre l’avantage d’être issues de sites à occupation courte, ce qui affranchit des problèmes
de mobilier résiduel, si dérangeants sur les sites à occupation longue. Bibracte est le meilleur représentant de cette seconde catégorie, qui pallie les difficultés propres à ceux-ci par d’autres atouts :
des données stratigraphiques importantes et des possibilités de datation par des méthodes moins
usuelles (notamment la dendrochronologie). Toutes ces informations devraient permettre de réduire
notablement les marges d’incertitude si elles sont confrontées de façon adéquate.
Ce volume et les réflexions qu’il suscite constituent donc une excellente feuille de route pour
les recherches à venir en matière de chronologie de la fin de l’âge du Fer, essentielle pour mieux
positionner les observations archéologiques relatives aux deux derniers siècles avant notre ère sur
l’axe d’un temps particulièrement riche en événements et en mutations sociales.
v
8
INTRODUCTION
Introduction
Philippe BARRAL
Avec la collaboration de Stephan FICHTL et Vincent GUICHARD
Le projet de table ronde sur la chronologie de la fin de l’âge du Fer dans l’est de la France est né
initialement du constat que nos étudiants des universités de Strasbourg, Besançon et Dijon, que nous
avions à encadrer dans leurs travaux de Master, rencontraient de grandes difficultés pour comprendre
et utiliser les périodisations et chronologies relatives à la fin de l’âge du Fer. Nous-mêmes n’étions d’ailleurs pas très à l’aise pour leur dresser un tableau compréhensible de la question et les orienter vers
les ouvrages et articles qui leur seraient utiles. On se trouve en effet à la fois face à une bibliographie
vieillie (l’ouvrage synthétique le plus récent est la publication des actes du colloque de Valbonne,
Gaule interne et Gaule méditerranéenne aux IIe et Ier siècles avant J.-C., confrontations chronologiques :
Duval et al. 1990) et à une dispersion très forte des informations importantes issues de recherches
récentes, pour une part publiées dans des supports très divers, parfois confidentiels, pour une autre
part, carrément inédites (c’est le cas notamment de plusieurs travaux de thèses). Il nous a donc semblé
que cet aspect essentiel de la recherche sur la fin de l’âge du Fer méritait qu’on tentât de réaliser un
bilan synthétique des acquis récents sur la question, qui serait utile aux chercheurs et fournirait en
même temps aux étudiants un outil relativement commode et accessible.
Sous un autre aspect, les échanges que nous avons pu avoir avec d’autres chercheurs, dans le cadre
de colloques ou de programmes de recherche, ont attiré notre attention sur l’écueil que constituait
l’absence d’une formalisation du cadre chronologique de la fin de l’âge du Fer intégrant un certain
nombre d’avancées substantielles, fruit des recherches des vingt dernières années (en gros, depuis la
publication du colloque de Valbonne, pour prendre de nouveau un repère précis). Nous avons tous
pu constater qu’un accroissement significatif de l’information et de la documentation archéologiques
de la fin de l’âge du Fer n’avait pas débouché sur une clarification des questions de chronologie et
de périodisation, mais avait bien au contraire abouti à une complexification et à une superposition
de systèmes et d’arguments de datation déconnectés 1. Une terminologie fluctuante pour désigner ces
constructions ou modélisations chronologiques variées vient encore un peu compliquer l’affaire 2.
Il faut bien reconnaître, au demeurant, que les espoirs fondés sur la dendrochronologie, vers le
milieu des années 1980, n’ont été que très partiellement comblés (sur ce sujet, cf. Durost, Lambert
2005). Il en va de même des espoirs qu’on pouvait, avec raison, fonder sur la fouille de sites bien datés
par des événements historiques 3. En ce qui concerne la datation des sites terrestres de cette période,
la méthode stratigraphique et le cross-dating restent donc fondamentaux. Il faut souligner toutefois
l’affinement croissant des typo-chronologies de mobilier, fruit de l’effort consacré depuis une vingtaine d’années à l’analyse précise et détaillée d’ensembles de mobilier de référence, principalement
d’habitat et, conjointement, à l’étude spécialisée de catégories d’objets manufacturés, souvent dans le
cadre de travaux universitaires, qui restent malheureusement fréquemment inédits. Il est possible de
souligner par exemple les progrès importants réalisés ces dernières années dans l’étude des assemblages d’objets manufacturés en métal (Bataille 2008 ; Girard, Roure 2009 ; Girard 2010). L’affinement
des chronologies de la fin de l’âge du Fer a aussi, sans aucun doute, bénéficié des avancées dans la
connaissance de la culture matérielle induites par les recherches sur les sanctuaires, qui livrent des
séries conséquentes d’objets entiers ou peu fragmentés. L’augmentation importante des corpus de
sites et d’ensembles de mobilier présentant une qualité documentaire satisfaisante (pour certaines
périodes du moins) a favorisé le développement de méthodes statistiques et de sériations automatiques des données, qui conservent toutefois un caractère encore embryonnaire, notamment dans leur
utilisation en vue de l’affinement des outils et référentiels chronologiques 4.
Dans ce contexte, on a pu constater que des systèmes de périodisation propres à différentes
régions se sont développés, autour d’un chercheur ou d’un groupe de chercheurs (cf. par exemple le
travail de P. Pion, dans la vallée de l’Aisne – Pion 1996 ; 1998 – ou, plus récemment, les résultats d’un
projet collectif sur l’Auvergne : Deberge et al. 2007), mais sans que ces expériences aient pu vraiment
être confrontées entre elles et que les données aient pu être corrélées à l’échelle d’un ensemble géographique présentant une relative cohérence culturelle à cette période (en l’occurrence, l’est et le
centre-est de la Gaule).
9
REGARDS SUR LA CHRONOLOGIE DE LA FIN DE L’ÂGE DU FER (IIIe-Ier SIÈCLE AVANT J.-C.) EN GAULE NON MÉDITERRANÉENNE
Sous un autre aspect, les études spécialisées se sont considérablement développées (amphores,
vaisselle d’importation, céramique indigène, monnaies, métal…), avec des méthodologies et des
logiques propres, ce qui conduit en général à une superposition de systèmes relativement étanches.
D’un point de vue méthodologique, un des problèmes actuels les plus cruciaux réside en effet dans
la superposition d’arguments de datation difficiles à corréler entre eux. En particulier, les chercheurs
tendent de plus à plus à utiliser pour les séries d’objets manufacturés dont ils sont spécialistes des
systèmes de datation propres aux séries en question. Encore ces systèmes peuvent-ils varier sensiblement d’un chercheur à l’autre, comme le montrent, par exemple, les études et publications récentes
sur les amphores, tout à fait emblématiques des problèmes actuels posés par certaines catégories
de mobilier (bon aperçu in Maza 1998). C’est sans doute là le prix à payer pendant encore quelque
temps pour parvenir à construire des référentiels de qualité et à affiner nos outils méthodologiques.
L’une des conséquences principales de ces évolutions récentes de la recherche réside dans la
complexité extrême des arguments de datation et, dans le cas des sites riches en produits manufacturés et en importations, dans la difficulté de réaliser la synthèse des données chronologiques. Un autre
problème est lié à la déconnection de plus en plus fréquente, pour cette catégorie de gisements, entre
le phasage obtenu sur la base des importations et la périodisation relative de la fin de l’âge du Fer, qui
repose quant à elle sur d’autres marqueurs, métalliques en particulier.
Un bon exemple de ces difficultés est illustré par le site d’habitat de Verdun-sur-le-Doubs. Le faciès
amphorique permet de dater la phase d’occupation principale du site (phase 2 : cf. Barral, Videau
dans ce volume) des années 140/130-110/100 av. J.-C., avec une incertitude d’une dizaine d’années
dans un sens ou dans l’autre, suivant les spécialistes. L’étude des céramiques italiques à vernis noir
conduirait à abaisser la fin de cette phase 2 jusque vers 90 environ, en raison de la présence de
quelques fragments de céramique campanienne A et B considérés comme caractéristiques du tout
début du Ier s. av. J.-C. Cette proposition est toutefois contredite par la rareté des amphores Dressel 1C
et par l’absence totale d’amphore Dressel 1B, sur un échantillon de plus de 600 individus. Par ailleurs,
si on se limite aux fossiles directeurs classiques (fibules, bracelets en métal cuivreux, en verre…),
cette même phase se corrèle parfaitement avec l’étape La Tène D1b, pour laquelle les bornes admises
actuellement sont 120-85 av. J.-C. En l’absence d’importations (ce qui serait le cas pour un établissement rural de faible statut), ce sont ces dates qui seraient retenues. On voit donc avec cet exemple
concret à quels types de difficultés est confronté le fouilleur d’un site d’habitat de La Tène C-D riche
en produits manufacturés.
En définitive, la difficulté d’opérer des comparaisons efficaces entre horizons chrono-stratigraphiques ou séries de matériaux, à l’échelle d’une même région ou entre régions voisines, est devenue
un réel obstacle pour synthétiser les données reposant sur un corpus étoffé et parvenir à des conclusions historiques de quelque ampleur.
Il s’agissait donc, une vingtaine d’années après la publication du colloque de Valbonne, qui avait
permis de jeter les bases d’une révision de la périodisation de La Tène finale, de dresser un tableau
actualisé de la chronologie de la fin de l’âge du Fer en France non méditerranéenne, en confrontant
entre elles des périodisations régionales. Un des enjeux principaux était, dans la mesure du possible, de corréler entre eux les tableaux synoptiques obtenus dans différentes régions, sur la base des
recherches récentes, et de confronter ces séquences régionales avec la périodisation classique de La
Tène actuellement utilisée dans une large partie de l’Europe occidentale (sur ce point, cf. notamment
Kaenel 2008), pour parvenir à un cadre de description chronologique satisfaisant et compréhensible
par la communauté des chercheurs.
Choix ayant présidé au déroulement de la table ronde et à sa publication
Un groupe de chercheurs a été constitué et s’est réuni à plusieurs reprises pendant les deux années
ayant précédé la table ronde proprement dite. L’objectif principal était de rassembler un corpus de données permettant de traiter de la chronologie de la fin de la fin de l’âge du Fer (les trois derniers siècles
avant notre ère, soit La Tène C et D) dans l’est de la France (Bourgogne, Franche-Comté, Alsace, Lorraine,
Champagne-Ardennes), c’est-à-dire concrètement de réunir, sous une forme homogène, la documentation concernant des ensembles de mobilier considérés comme fiables et cohérents, issus de sites
représentatifs. Ont été sélectionnés des sites fouillés récemment, soit à chronologie longue, pour lesquels
on dispose d’ensembles fournis bien sériés les uns par rapport aux autres, soit à chronologie courte,
10
INTRODUCTION
permettant d’écarter l’écueil de la résidualité. Au total, une bonne vingtaine de sites ont été retenus.
Une documentation type a été réunie sur ces différents gisements et sur les ensembles qu’ils ont livrés
(histogrammes et tableaux de données brutes, planches de mobiliers…). Des informations concernant
la nature, l’interprétation des contextes sélectionnés, leur fiabilité en termes de stratigraphie et de taphonomie du gisement, ont été incluses dans le dossier. Cette documentation a ensuite servi à élaborer des
synthèses, plus ou moins abouties suivant les régions, en fonction de la qualité des données disponibles.
Ces synthèses régionales sur l’est de la France occupent une place importante du programme de
la table ronde, mais ne pouvaient suffire à elles seules pour dresser un véritable tour d’horizon de la
chronologie de la fin de l’âge du Fer en Gaule de l’Est. Aussi avons-nous souhaité que ces communications régionales soient mises en perspective de deux manières différentes et complémentaires ; en
premier lieu, par le biais de bilans synthétiques concernant des régions ou sites d’Europe occidentale
où l’on dispose de données récentes alimentant le débat sur la chronologie de La Tène ; en second lieu,
à travers des présentations des acquis et problèmes liés à telle ou telle catégorie de mobilier, réalisées
par des spécialistes. Le programme de la table ronde a ainsi été structuré en trois parties successives et
complémentaires (cf. programme p. 21).
Cet ordre de succession des communications n’a finalement pas été retenu pour le sommaire de
la publication, où l’ordre des articles obéit avant tout à une logique géographique (d’est en ouest), si
l’on excepte, d’une part, l’article de S. Rieckhoff, placé en tête d’ouvrage car il constitue une introduction remarquable au débat sur la chronologie de la fin de La Tène 5, d’autre part l’article de K. Gruel et
L. Jeunot et celui de F. Olmer, placés en fin de volume, qui donnent le point de vue des spécialistes sur
deux catégories de mobilier particulières (monnaies et amphores). La structuration du programme de
la table ronde ne pouvait être conservée dans la publication, du fait notamment qu’un certain nombre
de participants n’ont pas souhaité rendre de texte, soit qu’ils aient estimé que leur réflexion n’était pas
suffisamment aboutie, soit que leurs travaux aient déjà été publiés ou soient en voie de l’être 6
Enfin, le lecteur pourra être surpris, au premier abord, que la publication ait été conçue en deux
parties, sur des supports différents : un volume imprimé sur papier, qui réunit les textes des articles,
accompagnés d’un petit nombre d’illustrations synthétiques ; un volume sous format numérique, qui
rassemble les planches illustratives et autres documents (graphiques, tableaux) constituant les dossiers
documentaires fournis par les auteurs pour appuyer leur argumentation. Il s’agit là d’un choix éditorial
pleinement assumé, qui rompt avec les habitudes mais nous permet de mettre à disposition du lecteur un important corpus d’ensembles de référence, qu’il aurait été impossible de publier en l’état sur
papier (ce volume annexe rassemble en effet un total de 319 pages).
Quelques résultats et quelques pistes pour l’avenir
Il n’est pas certain que la publication des actes de la table ronde aille aussi loin que nous le souhaitions au départ, en raison de situations très contrastées entre les régions étudiées, du point de vue
des corpus documentaires à disposition, de l’avancement des études typo-chronologiques, et de l’élaboration d’un cadre chronologique cohérent reliant les phasages des sites et les horizons ou faciès de
mobilier régionaux et micro-régionaux.
On se limitera ci-dessous à dresser quelques grandes lignes d’un cadre chronologique valide pour
les régions de l’est de la France, en soulignant les acquis principaux des recherches récentes et en
notant les interrogations ou incertitudes qui subsistent. Ce cadre concerne principalement les IIe et
Ier s. av. J.-C., période posant des problèmes spécifiques et bénéficiant d’une documentation interrégionale suffisamment abondante et répartie uniformément 7 pour qu’il soit possible de proposer un
bilan. A contrario, les dossiers documentaires concernant les phases La Tène B2-C1 sont de poids et de
qualité très variables suivant les régions prises en compte. On observe grosso modo que la partie septentrionale de la Gaule de l’Est est mieux pourvue globalement que la partie méridionale, qui souffre
d’un déficit de données criant pour tout le IIIe s. av. J.-C. (Barral, Videau dans ce volume). Il faut aussi
insister sur le fait que, pour cette période, le poids des corpus funéraires reste prééminent et que la
dichotomie funéraire/habitat, plus ou moins prononcée suivant les régions, est un obstacle pour établir
un cadre chronologique global.
De manière tout à fait éclatante, la céramique indigène occupe la place prééminente dans les
synthèses proposées dans ce volume, ce dont il n’y a pas lieu de s’étonner. C’est à la fois le matériau le
plus abondant sur les sites d’habitat (qui constituent la majeure partie du corpus pris en compte ici)
11
REGARDS SUR LA CHRONOLOGIE DE LA FIN DE L’ÂGE DU FER (IIIe-Ier SIÈCLE AVANT J.-C.) EN GAULE NON MÉDITERRANÉENNE
et la catégorie par excellence d’objets manufacturés dont les évolutions techniques, morphologiques
et décoratives peuvent être précisément cernées d’un point de vue chronologique, notamment à
l’aide de quantifications précises. Les autres catégories d’objets occupent une place variable dans
les articles, en fonction de leur importance dans les corpus de mobilier analysés mais aussi de leur
intérêt pour accorder les périodisations régionales entre elles.
On ne s’étonnera pas, par ailleurs, que les amphores et les importations de vaisselle céramique
jouent un rôle important dans l’établissement d’un système chronologique dans les régions de l’aire
envisagée. La plupart des monographies régionales incluses dans ce recueil d’articles accordent
une place très importante aux amphores, parce que ce mobilier abondant, aux faciès régionaux
finalement peu marqués, s’avère un excellent outil pour synchroniser les différentes chronologies
régionales et les ancrer en chronologie absolue. Ceci est possible parce que les lèvres de la famille
d’amphores vinaires « gréco-italiques/Dressel 1 » connaissent une tendance générale à l’allongement
tout au long des IIe et Ier s. av. J.-C. (critère chronologique utilisable en soi, quelle que soit la pertinence des définitions des types gréco-italique, Dressel 1A, Dressel 1B…). La validité statistique de
ce phénomène est démontrée par l’effet de sériation que l’on peut facilement démontrer sur des
séries nombreuses 8. Cela n’empêche pas que cette grande famille d’amphores connaît aussi une
diversité de pâte et de formes qui est aussi la traduction de sa production longue dans de nombreux
ateliers dispersés sur les côtes de la péninsule italique (voire au-delà). Une approche fine des lots
d’amphores recueillis sur les sites de consommation permet donc de préciser les détails des circuits
d’approvisionnement, comme F. Olmer l’a bien montré, mais cela n’a pas d’incidence sur l’aspect
chronologique : un ensemble de lèvres d’amphores en nombre suffisant sur un site de consommation est un excellent marqueur chronologique, que l’on peut facilement conforter par l’examen des
autres éléments morphologiques (pieds, épaules, anses). Un autre débat, qui restera vain tant que
l’on n’aura pas documenté de façon convenable un nombre suffisant de lots d’amphores complètes
issues d’épaves, est de définir de façon pertinente des types morphologiques à partir de récipients
complets et de corréler ces types avec des formes de lèvres.
In fine, les amphores suscitent encore des interrogations de natures diverses (cf. par exemple les
articles d’O. Nillesse, de J.-M. Séguier et A.Viand ou encore de Ph. Barral et G.Videau, dans ce volume),
qui portent sur le choix des méthodes de classification et de sériation à privilégier ou sur la validité et la précision chronologique de certains marqueurs (évolution de l’équilibre entre Dressel 1
« anciennes » et Dressel 1B, apparition de nouveaux types, disparition des Dressel 1 …). Le débat est
donc loin d’être clos et des progrès significatifs sont encore à attendre dans ce dossier, décisif pour
l’établissement de la chronologie de la fin de l’âge du Fer en Gaule interne.
Trente ans après les débats passionnés qui ont agité la communauté et avaient consacré une
césure entre numismates et archéologues 9, le matériel monétaire ne suscite plus de polémique violente, du point de vue chronologique. Les publications de plus en plus nombreuses de corpus de
monnaies de fouille permettent peu à peu de préciser l’ordre d’apparition des séries monétaires dans
le Centre-Est. Plusieurs articles de ce volume (Barral,Videau ; Marion, Durgeau, Le Bechenec ; Riquier ;
Saurel, Moreau) donnent des indications convergentes sur l’apparition de certains types de potins en
contexte de La Tène D1a, et même de La Tène C2 (Bobigny, Acy-Romance), sans que cela soulève de
difficulté.
Le verre figure certainement, à côté des fibules, parmi les catégories de mobilier les plus fréquemment évoquées dans ce volume. À la lecture des différents articles (notamment Saurel, Moreau ;
Marion, Durgeau, Le Bechenec ; Riquier), on perçoit clairement le potentiel chronologique important
de ce matériel, pour lequel on dispose de corpus d’objets de plus en plus étoffés et bien sériés. Plusieurs auteurs soulignent les rapprochements typo-chronologiques existant entre les séries de Gaule
interne et les séries de Manching ou de Nages, tout en notant aussi l’existence de types ou variantes
rares, particulièrement à la charnière de La Tène C2 et de La Tène D1, qui évoquent des essais de
fabrication éphémères, au moment du passage des bracelets moulurés aux bracelets lisses 10
Il n’est pas inutile de remarquer, enfin, que la datation de certains types d’objets bénéficie clairement des sériations chronologiques réalisées sur les mobiliers de sites d’habitat évoqués dans ce
volume. On mentionnera, sans souci d’exhaustivité, le matériel de mouture, les terres cuites architecturales 11 ou encore les militaria 12. Les dates d’apparition de nouveaux types d’objets, de nouvelles
techniques ou matériaux pourront dans un avenir proche être utilisées pour préciser les contenus et
les bornes chronologiques des étapes de la périodisation de la fin de l’âge du Fer.
12
INTRODUCTION
La première partie de La Tène finale
Comme l’a très bien résumé G. Kaenel (2006), la mise en phase des données archéologiques concernant les sites de la fin de La Tène a subi plusieurs révolutions au cours des trente dernières années.
Le point essentiel réside dans le vieillissement, d’environ un demi-siècle, du début de La Tène D et, en
conséquence, l’allongement très sensible des deux sous-phases de La Tène D (La Tène D1, La Tène D2),
dans lesquelles ont été introduites de nouvelles subdivisions.
Un acquis essentiel des recherches récentes a été la mise en évidence d’une nouvelle étape intermédiaire entre La Tène C2 et La Tène D1, caractérisée principalement par un type de fibule en fer de
schéma La Tène D, à pied ajouré, ressort long et corde externe (cf. Rieckhoff dans ce volume). Pour
nous confirmer à un usage déjà établi dans certaines régions, nous l’avons qualifiée de La Tène D1a.
L’existence de cet horizon pré-Nauheim, au nord comme au sud des Alpes, est largement confirmée
par les fouilles et études récentes de nécropoles (cf. Pernet, Tori ; Curdy, Jud, Kaenel dans ce volume).
Il est plus difficile d’individualiser cette étape en tant que telle dans les habitats et plusieurs auteurs,
dans ce recueil, évoquent plutôt une phase intermédiaire entre La Tène C et La Tène D, dont le contenu emprunte à la fois des traits à la culture matérielle de La Tène C et de La Tène D (notamment,
l’association de fibules typiques de La Tène C2 à des fibules de schéma La Tène D à ressort long, caractéristiques de La Tène D1a) 13. En l’état des données, on se trouve fréquemment dans l’impossibilité, à
partir des ensembles d’habitat, de distinguer un horizon de transition La Tène C2-D1 de l’horizon La
Tène D1a proprement dit, ce qui conduit à définir une seule étape (appelée parfois La Tène C2b-D1a).
Il n’empêche que la plupart des études présentées ici valident le modèle d’une périodisation de la fin
de l’âge du Fer incluant un horizon initial de La Tène D dépourvu de fibule de Nauheim 14.
Une autre avancée importante réside dans la distinction de plus en plus fréquente, à l’intérieur de
La Tène D1b (horizon des fibules de Nauheim), de deux étapes successives. Nous qualifierons provisoirement la première de « La Tène D1b classique » et la seconde de « La Tène D1b évolué », aussi peu
satisfaisante que soit cette nomenclature. En Bourgogne et Franche-Comté, la distinction de ces deux
étapes repose en particulier sur l’évolution du faciès des importations, et notamment des amphores
(Barral, Videau dans ce volume). Plusieurs périodisations régionales enregistrent cette partition de
La Tène D1b. La distinction de deux étapes pour la période fin IIe - début Ier s. av. J.-C. est proposée par
exemple pour l’Orléanais (Riquier 2008 et dans ce volume) et pour la Basse-Auvergne (Deberge et al.
2007 15). Dans ces deux cas, La Tène D1b débuterait vers 130 av. J.-C., si l’on observe le contenu typologique de l’étape initiale (Orléans : Orl. 3, Auvergne : étape 5), le passage à l’étape « La Tène D1b évolué »
étant placé vers 110 av. J.-C., alors que nous la situerions plus volontiers, pour notre part, en Bourgogne
et Franche-Comté, vers 100 av. J.-C. Il nous semble qu’un argument essentiel dans cette discussion pour
situer la transition entre ces deux étapes réside dans la date d’apparition des amphores Dressel 1B,
placée au tout début du Ier siècle (par exemple Batigne-Vallet et al., 2006, p. 180), sans preuve absolue
toutefois.
La dilatation de la phase La Tène D1, ainsi que la partition de l’horizon La Tène D1b, ne sont
évidemment pas sans conséquence sur notre compréhension du processus d’urbanisation, particulièrement en ce qui concerne la naissance et le développement des habitats groupés ouverts, d’une
part, l’émergence des oppida, d’autre part. Très clairement, le rattachement exclusif à La Tène D1a et
à « La Tène D1b classique », d’une série cohérente d’habitats groupés ouverts ayant livré des corpus
mobiliers conséquents met en évidence l’importance de la deuxième moitié du IIe siècle dans la dynamique de développement des habitats groupés ouverts. Corrélativement, la charnière IIe–Ier siècle avant
J.-C. (soit le passage d’un « La Tène D1b classique » à un « La Tène D1b évolué ») apparaît comme un
moment clé qui voit simultanément l’abandon de certains habitats groupés et la création d’une série
d’oppida. Ce mouvement de bascule d’un type d’habitat à l’autre se reflète dans les corpus de données
dont on dispose, avec d’un côté un IIe siècle essentiellement documenté par des ensembles de mobilier
issus d’habitats groupés ouverts (Verdun-sur-le-Doubs, Varennes-sur-Allier, Tomblaine…) qui s’ajoutent
à beaucoup d’autres étudiés et publiés antérieurement (Bâle « Usine à Gaz », Levroux, Feurs, ClermontFerrand, Aulnat « La Grande Borne »…), de l’autre un Ier siècle abondamment illustré par les contextes
d’oppida. Les habitats groupés ouverts offrant des niveaux d’occupation de La Tène D2 sont par ailleurs
peu nombreux, ce qui est en partie lié au fait que ces établissements se sont fréquemment pérennisés
à l’époque romaine et que leur occupation précoce est occultée. Cette dichotomie documentaire
devient fort heureusement de moins en moins prégnante avec la multiplication des ensembles prove-
13
REGARDS SUR LA CHRONOLOGIE DE LA FIN DE L’ÂGE DU FER (IIIe-Ier SIÈCLE AVANT J.-C.) EN GAULE NON MÉDITERRANÉENNE
nant d’établissements ruraux des IIe et Ier siècles. Cette tendance concerne également dans une bonne
mesure les habitats ruraux, de façon plus ou moins flagrante (avec des déficits spectaculaires pour
le Ier s. av. J.-C. dans certaines régions, comme la Basse-Auvergne ou le Poitou). Certaines contributions
de ce volume pâtissent indirectement de cet état de fait. C’est notamment le cas pour la Champagne,
avec des lacunes documentaires pour le Ier s. av. J.-C. qui s’expliquent par la non prise en compte de
lots de mobilier provenant d’oppida (pour lesquels il faut se reporter aux travaux de P. Pion), et pour
l’Alsace, dont les données sont exposés dans deux contributions séparées pour ce qui concerne les
sites ruraux (plutôt situés dans le IIe siècle) et l’oppidum de Saverne (situé dans le Ier siècle).
La seconde partie de La Tène finale
D’un point de vue méthodologique, un des meilleurs marqueurs de La Tène D2 est l’amphore de
type Dressel 1B, comme l’attestent bien les fouilles récentes, à Bibracte, à Vesontio et sur nombre d’établissements ruraux 16. La céramique campanienne B-oïde, quoique moins fréquente, est également un
indicateur fiable. Il est possible également de s’appuyer sur des formes et décors de types de vaisselle
céramique très standardisés, dont l’évolution a pu être caractérisée dans le détail (pas seulement la
vaisselle de présentation tournée, mais aussi les pots de cuisson et de stockage : Barral 1999 ; Bonaventure 2011 ; Roth-Zehner 2010). Les fossiles métalliques classiques pour cette phase (fibules à arc
cambré, à nodosités, etc.) sont en général très peu présents sur les habitats étudiés dans ce recueil, ce
qui constitue évidemment un obstacle majeur pour relier les étapes régionales à la périodisation classique de la fin de l’âge du Fer, par ailleurs essentiellement fondée sur les assemblages de nécropoles.
De surcroît, la difficulté à identifier des fossiles directeurs de La Tène D2a empêche fréquemment
de distinguer le « La Tène D1b évolué » du « La Tène D2a ». C’est ce que remarquent J.-M. Séguier et
A.Viand à propos de l’horizon 1 de Nanterre (attribué à la première moitié du Ier s. av. J.-C., sans qu’il
soit possible de distinguer un horizon La Tène D1b d’un horizon La Tène D2a). Cet écueil est également clairement souligné à propos d’ensembles de mobilier peu différenciables des phases précoces
(antérieures à La Tène D2b) des oppida (par exemple Bibracte ou le Fossé des Pandours).
Un autre problème, qui a des implications historiques importantes, réside dans la difficulté de
distinguer le « La Tène D2a » du « La Tène D2b », en l’absence de marqueurs clairs et univoques.
L’augmentation de la fréquence des Dressel 1B, sur un échantillon pertinent, est un argument qui ne
fonctionne bien que sur les sites à chronologie courte inscrits dans le Ier siècle, pour lesquels la question de la résidualité des amphores issues des occupations anciennes ne se pose pas.Typiquement, ce
critère n’est donc pas très pertinent pour les oppida, mais s’avère efficace s’agissant d’établissements
ruraux à datation resserrée.Abstraction faite des amphores, la fouille, ces dernières années, de niveaux
stratifiés et/ou d’ensembles de mobilier conséquents sur les oppida de l’est de la France (et quelques
autres sites) a contribué de façon notable à préciser le contenu typologique de la phase La Tène D2b
(cf. dans ce volume les dossiers concernant Bibracte, Besançon, Boviolles, le Fossé des Pandours),
notamment en ce qui concerne les corpus de vaisselle céramique. Cette phase est souvent qualifiée
« d’horizon pré-augustéen », en raison des affinités fortes existant, dans le faciès de la vaisselle indigène et importée, avec la période augustéenne proprement dite. L’augmentation et l’accélération des
innovations, techniques et morphologiques, dans la période des années 50-30 av. J.-C., est surtout bien
affirmée sur les sites urbanisés, en général plus diffuse dans les établissements ruraux.
La fin de La Tène finale
Alors que les contextes augustéens étaient rares vers le milieu des années 90, leur nombre a
considérablement augmenté depuis, tant grâce aux fouilles programmées que préventives. Dans
ces conditions, on pourrait penser qu’avec l’accroissement de la documentation, la transition entre
La Tène et l’époque augustéenne est désormais bien caractérisée, du point de vue des assemblages
mobiliers. Ce n’est que partiellement vrai. Une difficulté majeure, bien mise en lumière sur des sites à
occupation continue couvrant La Tène D2b et la période augustéenne réside dans la carence de marqueurs de la période augustéenne précoce, tels qu’ils ont été définis, notamment, à Lyon (Desbat 2005
et dans ce volume). En particulier, les formes de sigillée italique précoce sont généralement absentes
14
INTRODUCTION
et les exemplaires du service Haltern 1a présents de façon très timide. Les importations de vaisselle
caractéristiques des années 40-20 av. J.-C., sur la plupart des sites, sont constituées de céramique campanienne à pâte grise et vernis noir mat et de dérivée de campanienne, à vernis brun-rouge, de façon
presque exclusive. Dans ces conditions, on doit considérer, sur la base des assemblages mobiliers, que
le faciès matériel de La Tène D2b se poursuit jusque vers 20 av. J.-C., en dehors de quelques sites très
fortement romanisés et bien irrigués par les flux d’importations. Cette entrée tardive dans « l’Augustéen », notamment en ce qui concerne les établissements ruraux, n’est pas sans conséquence dans
la mise en perspective des phénomènes d’abandon/création de sites au cours des trois dernières
décennies avant le changement d’ère, question compliquée de surcroît par le problème de la fin des
importations d’amphores Dressel 1 en Gaule interne 17.
En guise de conclusion
Bon nombre de régions qui ne figuraient pas dans les actes du colloque de Valbonne sont ici
présentes avec un corpus de mobilier important (Alsace, Lorraine, Ile-de-France, Centre, Normandie,
Ouest, Centre-Ouest). On doit toutefois considérer que la table ronde de Bibracte dresse un état des
lieux et constitue un instantané de la recherche. À ce titre, certaines datations proposées au fil des
articles seront sans doute à réviser dans un avenir proche.
Les périodisations régionales ou micro-régionales présentées dans ces actes possèdent des cohérences internes propres, liées en grande partie aux corpus de données mobilisés et plus généralement
à l’état d’avancement des recherches sur la fin de l’âge du Fer. Dans ces conditions, il est délicat et
sans doute prématuré de vouloir dépasser les divergences, distorsions ou imprécisions qui subsistent
entre les régions prises en compte pour proposer un système chronologique unique et uniforme,
forcément sclérosant à cette étape de la recherche. Les périodisations régionales les plus abouties en
termes de séquençage (celles sur l’Auvergne et la vallée de l’Aisne, publiées par ailleurs) fournissent
des socles de comparaison utiles, mais n’ont pas vocation à devenir des modèles.
Au demeurant, on commence à discerner un cadre chronologique supra-régional, cohérent à
l’échelle de l’espace nord-alpin, rythmé par des mutations économiques et techniques qui affectent
toute cette zone. L’apparition d’un nouveau type de fibule à pied ajouré qui constitue le marqueur
par excellence de La Tène D1a, ou la généralisation de l’usage de la fibule de Nauheim à La Tène
D1b valident le modèle d’innovations techniques adoptées rapidement et uniformément. Il faut sans
doute être plus nuancé en ce qui concerne la vaisselle céramique indigène et importée, plus sujettes
à des variations régionales en termes de niveau de spécialisation artisanal atteint (vaisselle indigène)
ou d’importance de flux et d’insertion dans les réseaux de distribution (vaisselle importée). Ces variations fondent d’ailleurs, en grande partie, les distorsions observées entre les périodisations régionales,
difficiles à dépasser pour l’instant. Dans ce contexte, le matériel amphorique s’avère sans doute le
meilleur outil pour parvenir à synchroniser les différentes chronologies régionales et les ancrer en
chronologie absolue. C’est là le dernier point sur lequel il faut insister : la carence de dates absolues
permettant de valider les bornes des subdivisions de La Tène C-D aujourd’hui acceptées par un grand
nombre de chercheurs.
Osons tout de même – parce que c’est un exercice obligé pour résumer un recueil sur un tel sujet
– présenter de façon synoptique les systèmes chronologiques proposés pour les différentes régions
prises en compte (ill. 1). Pour être satisfaisante, l’élaboration de ce tableau devrait pouvoir s’appuyer
sur une comparaison formalisée de systèmes eux-mêmes construits avec un protocole unique. Cela
reste hautement souhaitable, mais c’est encore pratiquement impossible à réaliser. Aussi, nous
nous sommes contentés de mettre au point les correspondances “à l’estime” et de produire par le
même moyen une synthèse des propositions, en étant conscients que, ce faisant, l’affinement que
nous proposons (la subdivision du “tiroir” La Tène D1b) est aussi une complication… Finalement,
nous aboutissons pour les IIe et Ier siècles à une segmentation du temps en huit segments. Parce que
rien ne permet d’apprécier la durée relative de ces segments et rien non plus n’autorise des datations
précises à la décennie, nous avons arbitrairement choisi de donner à chacun une durée de 25 ans
et de caler leurs bornes sur celles des quarts de siècles de l’ère chrétienne, ce qui est au moins une
façon de souligner le caractère artificiel d’un tel découpage…
15
REGARDS SUR LA CHRONOLOGIE DE LA FIN DE L’ÂGE DU FER (IIIe-Ier SIÈCLE AVANT J.-C.) EN GAULE NON MÉDITERRANÉENNE
275
250
225
200
175
LT C1
150
125
100
75
50
25
-1/+1
LT C2
LT D1a
LT D1b
LT D2a
LT D2b
Augustéen
LT C2
LT D1a
LT D1b
LT D2a
LT D2b
Augustéen
Vallée de la Moselle : Miron 1989-1991
LT B2
LT C1
Plateau suisse : Kaenel 2006
Étape 1
Étape 2
Étape 3
Étape 4
Étape 5
Tessin – Val d’Ossola : Pernet, Tori 2012
LT D1a
LT D1b
LT D2a
LT D2b
GR1
Acy-R.7
Acy-R.8
GR2
Nécropoles trévires : Metzler 2009
LT C1a
LT C1b
Acy-R.1
Acy-R.2
Acy-R.3
Acy-R.4
Acy-R.5
Acy-R.6
Acy-Romance : Lambot, Friboulet 1996
Aisne 1
Aisne 2
Aisne 3
Aisne 4
Aisne 5
Aisne 6
Vallée de l’Aisne : Pion 1996
Étape 5-6
Étape 7
Étape 8
Étape 9
Étape 10
Ile-de-France : Marion 2004
Étape 1
Étape 2
Étape 3
Étape 4
Étape 5
Étape 6
Étape 7
Étape 8
Étape 9
Étape 10
Basse-Auvergne : Deberge et al. 2007
ORL 0
ORL 1
ORL 2
ORL 3
ORL 4
ORL 5
ORL
7
ORL 6
ORL
9
ORL 8
ORL
10
Orléans : Riquier 2008
LT C2-D1a
LT D1b-D2a
Étape 1
LT D2b
Étape 2
Étape 3
GR1
Étape 4
Plaine d’Alsace : Roth-Zehner 2012
LT C1
LT C2
LT D1a
LT D1b
LT D2a
LT D2b
Augustéen
Lorraine : Deffressigne, Tikonoff 2012
Étape 1
Étape 2
Étape 3
Étape 4
Augustéen
Étape 5
Bourgogne et Franche-Comté : Barral, Videau 2012
275
250
225
200
175
150
125
100
75
50
25
-1/+1
Synthèse 2012
LT B2
LT C1
LT C2a
LT C2b
LT D1b
classique
LT D1a
LT D1b
évoluée
LT D2a
LT D2b
Augustéen
Quelques marqueurs chronologiques
fibules de schéma La Tène moyenne
campanienne A
bracelets lisses en verre
monnaies de potin
fibules de Nauheim
campanienne B et dérivée
Dressel 1B
présigillées et sigillées
parois fines
275
250
225
200
175
150
125
100
75
1. Systèmes chronologiques régionaux, essai de synthèse et principaux marqueurs chronologiques.
16
50
25
-1/+1
INTRODUCTION
NOTES
1. Aperçus synthétiques sur ces questions in Collis 2008 ; 2009 ; Kaenel 2008.
2. La terminologie proposée par P. Ruby (1996, p. 96) présente une cohérence interne satisfaisante ; elle distingue les phases
(propres aux sites), les étapes (régions ou micro-régions) et les horizons (pour un ensemble de régions que l’on peut rapprocher, notamment grâce aux fossiles directeurs et assemblages d’objets caractéristiques).
3. Sur le cas d’Alésia, cf. notamment Barral 2001 et Reddé 2003.
4. Quelques exemples d’application de ces méthodes à des sites et ensembles de mobilier ont néanmoins débouché sur des
phasages chronologiques ou périodisations régionales et micro-régionales : vallée de l’Aisne : Pion 1996, 1998 ; Ile de France :
Marion 2004 ; Bassin clermontois : Deberge et al., inédit, présentation lors de la table ronde de Bibracte.
5. Pour un aperçu d’ensemble des débats qui animent actuellement la communauté des chercheurs sur la chronologie de
la fin de l’âge du Fer, nous renvoyons également – en complément de l’article de S. Rieckoff dans ce volume – à : Kaenel 2008 ;
Collis 2008 ; 2009 ; Lehoërff 2008b ; Pion 2008.
6. Il s’agit pour l’essentiel de rapports introductifs thématiques de la première partie de la table ronde. La présentation de
B. Girard sur la vaisselle tardo-républicaine est développée dans un article qui sortira prochainement dans les actes d’un colloque (Girard à paraître). La substance de la présentation de C. Brunetti sur la céramique indigène de Suisse occidentale se
retrouve in Brunetti, Curdy 2007. Par ailleurs, depuis la remise de leurs textes par les auteurs, plusieurs publications abordant la
chronologie des sites ou régions pris en compte dans ce volume sont parues. On mentionnera particulièrement Deschler-Erb
2009 ; 2011 ; Nouvel et al. 2009 ; Roth-Zehner 2010 ; Bonaventure 2011 ; Reddé et al. 2011 ; Barral, Nouvel 2012.
7. Exception faite de quelques situations particulières, illustrées par exemple par le Bas-Poitou, qui présente une carence
documentaire pour La Tène D2 (Nillesse dans ce volume).
8. Cf. Maza 1998 ; Poux 1998 ; Desbat 1998 ; Deberge et al. 2007 ; 2009.
9. Gruel, Jeunot dans ce volume ; cf. également Gruel, Haselgrove 2006 ; Pion 2008.
10. Cf. également la contribution d’A.-S. Bride, in Barral et al. 2007, p. 381, ainsi que Bride 1999.
11. Cf. par exemple Barthélémy et al. 2009, à propos de l’établissement de Sennecé-lès-Mâcon.
12. Pour cette catégorie, cf. particulièrement Poux 2008.
13. C’est le cas notamment pour la Champagne, la Bourgogne et la Franche-Comté (Saurel, Moreau ; Barral, Videau dans ce
volume).
14. Dans ce contexte, l’introduction, en Lorraine, d’une étape initiale de La Tène D1 (qualifiée de La Tène D1a), sur la base
de l’évolution de la céramique, dans laquelle les fibules de Nauheim sont présentes, nous semble problématique (Deffressigne,
Tikonoff dans ce volume).
15. Bien que cet auteur utilise une nomenclature qui puisse induire en erreur, en désignant aussi son étape 5 comme « La
Tène D1a récente ».
16. Ce type apparaît en petit nombre en contexte « La Tène D1b évolué », soit entre 110/100 et 90/80 av. J.-C. mais semble ne
devenir vraiment abondant qu’en contexte de La Tène D2a, à partir des années 80/70 av. J.-C.
17. Sur ce sujet, cf. Desbat 1998 et dans ce volume, ainsi que Séguier à paraître.
v
17
REGARDS SUR LA CHRONOLOGIE DE LA FIN DE L’ÂGE DU FER (IIIe-Ier SIÈCLE AVANT J.-C.) EN GAULE NON MÉDITERRANÉENNE
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de faciès. Actes du colloque de Lattes (30 janvier - 2 février 2007). Lattes : Édition de l’Association pour
le Développement de l’Archéologie en Languedoc-Roussillon, à paraître (Monographies d’Archéologie
Méditerranéenne [MAM]).
v
20
PROGRAMME DE LA TABLE RONDE
Chronologie de la fin de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant J.-C.) dans l’est de la France et les régions voisines
Lundi 15 octobre 2007
10h00 – 10h30 Accueil des participants, introduction à la table ronde
10h30 – 12h30
10h30 – 11h00
11h00 – 11h30
11h30 – 12h00
12h00 – 12h30
14h00 – 16h00
14h00 – 14h30
14h30 – 15h00
15h00 – 15h30
15h30 – 16h00
16h30 – 17h00
17h30 – 18h00
17h30 – 18h00
8h30 – 12h30
8h30 – 9h00
9h00 – 9h30
9h30 – 10h00
10h30 – 11h00
11h30 – 12h30
11h30 – 12h00
12h00 – 12h30
14h00 – 18h00
14h00 – 14h30
14h30 – 15h00
15h00 – 15h30
15h30 – 16h00
16h30 – 17h00
9h00 – 12h30
9h00 – 9h30
9h30 – 10h00
10h00 – 10h30
11h00 – 11h30
11h30 – 12h00
Rapports introductifs
Patrick PION : Historique de la chronologie et des périodisations du second âge du Fer en Europe occidentale
Sabine RIECKHOFF : L’histoire de la chronologie de La Tène finale en Europe centrale et le paradigme de continuité
Sébastien DUROST, Georges-Noël LAMBERT : Dendrochronologie du second âge du Fer dans l’est de la France :
bilan et perspectives
Katherine GRUEL, Lucile JEUNOT : L’apport des monnaies gauloises à la chronologie
12h30 – 14h00 Pause déjeuner
Rapports introductifs (fin)
Fabienne OLMER : Les amphores
Benjamin GIRARD, Guillaume VERRIER : La vaisselle céramique et métallique d’importation
Philippe BARRAL, Caroline BRUNETTI : La céramique indigène
Jean-Paul GUILLAUMET et coll. : Les objets manufacturés en métal
16h00 – 16h30 Pause
Thierry DECHEZLEPRÊTRE, Philippe BARRAL, Stephan FICHTL : La parure en verre
17h00 – 17h30 Discussion sur les rapports introductifs
Chronologie dans l’Est de la France
Jean-Paul GUILLAUMET et coll. : Quelques jalons sur la chronologie du Mont Beuvray
Mardi 16 octobre 2007
Chronologie dans l’Est de la France (fin)
Philippe BARRAL, Grégory VIDEAU et coll. : Les sites des plaines de Saône et du Doubs
Murielle ROTH-ZEHNER : Les sites de la plaine d’Alsace
Bertrand BONAVENTURE, Clément FÉLIU, Stephan FICHTL : Le Fossé des Pandours
Sylvie DEFFRESSIGNE, Nicolas TIKONOFF : Quelques repères chronologiques à partir de découvertes récentes en Lorraine
Bertrand BONAVENTURE, Thierry DECHEZLEPRÊTRE : Boviolles-Naix
10h00 – 10h30 Pause
Marion SAUREL : La Champagne
11h00 – 11h30 Discussion
Chronologie des régions de comparaison
Matthieu POUX, Yann DEBERGE et coll. : Les sites du bassin clermontois
David LALLEMAND : Nouveaux jalons chronologiques au carrefour des cités arverne, biturige et éduenne
12h30 – 14h00 Pause déjeuner
Chronologie des régions de comparaison (suite)
Vincent GUICHARD, Michel VAGINAY, Vincent GEORGES : Les nécropoles de Feurs et Roanne
Armand DESBAT : Lyon
Peter JUD, Gilbert KAENEL, Philippe CURDY, Cynthia DUNNING, Mireille RUFFIEUX, Stephan SCHREYER : L’Est de la Suisse
Lionel PERNET, Luca TORI : Les nécropoles du Tessin
16h00 – 16h30 Pause
Patrick PION : La vallée de l’Aisne
17h00 – 17h30 Discussion sur les communications précédentes
Mercredi 17 octobre 2007
Chronologie des régions de comparaison (suite)
Jean-Marc SEGUIER, Antide VIAND : Le sud du Bassin Parisien
Stéphane MARION, Sandrine DURGEAU, Yves LE-BECHENNEC : La chronologie des sites de Bobigny
Sandrine RIQUIER : L’Orléanais
10h30 – 11h00 Pause
Yves MENEZ : La péninsule armoricaine : le cas de Paule (Côtes-d’Armor)
Anne-Françoise CHEREL : La plaine de Caen : le cas de la ZAC Object’Ifs Sud à Ifs (Calvados)
Olivier NILLESSE : Le Bas-Poitou
12h00 – 12h30 Discussion finale
21
REGARDS SUR LA CHRONOLOGIE DE LA FIN DE L’ÂGE DU FER (IIIe-Ier SIÈCLE AVANT J.-C.) EN GAULE NON MÉDITERRANÉENNE
Domiciliations
Philippe Barral
Professeur d’archéologie
Université de Franche-Comté
UMR 6249 Chrono-environnement,
32, rue Mégevand
F. 25030 Besançon Cedex
philippe.barral@univ-fcomte.fr
Bertrand Bonaventure
Docteur en archéologie
5, boulevard Wilson
F. 67000 Strasbourg
(rattaché à l’UMR 7044, Strasbourg)
bertrand.bonaventure@gmail.com
Anne-Françoise Cherel
Céramologue protohistorienne
Chargée d’opération et de recherches
Inrap Grand-Ouest
37, rue du Bignon CS 67 737
F. 35577 Cesson-Sévigné
(rattachée à l’UMR 6566, Rennes)
anne-francoise.cherel@inrap.fr
http://www.inrap.fr
Philippe Curdy
Conservateur du département
de Préhistoire et Antiquité
du musée d’histoire du Valais
Rue des châteaux, 14
CH. 1950 Sion
philippe.curdy@admin.vs.ch
http://www.musees-valais.ch
Thierry Dechezleprêtre
Conservateur en chef du Patrimoine
Responsable du site archéologique
de Grand,
Conservateur au Musée Départemental
d’Art Ancien
et Contemporain, Epinal
Conseil général des Vosges
8, rue de la Préfecture
F. 88088 Epinal Cedex 9
(Rattaché à AOROC, UMR 8546
CNRS-ENS)
tdechezlepretre@cg88.fr
http://www.archeo.ens.fr
Sylvie Deffressigne
Responsable d’opération archéologique,
coordonnatrice de projets de recherche
Inrap Grand-Est nord
15, rue Haute
F. 54200 Boucq
(Rattachée à l’UMR 7044, Strasbourg)
sylvie.deffressigne@inrap.fr
http://www.inrap.fr
Armand Desbat
Directeur de Recherche au CNRS
UMR 5138 archéométrie et archéologie
D. : 59, rue Benoist-Mary
F. 69005 Lyon
a.desbat@gmail.com
http://www.archeometrie.mom.fr/
22
Sandrine Durgeau
Inrap Centre-Ile-de-France
D. : 8, rue de la Fichtonnerie
F. 28700 Oysonville
sadurgeau@hotmail.com
Clément Feliu
Docteur en archéologie
Inrap GEs
10, rue d’Alkirch
F. 67100 Strasbourg
(Rattaché à l’UMR 7044, Strasbourg)
clement.feliu@inrap.fr
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Stephan Fichtl
Professeur d’archéologie
Université François Rabelais
3, rue des Tanneurs
F. 37000 Tours
fichtl@noos.fr
Katherine Gruel
Directrice de Recherche
AOROC UMR 8546 CNRS-ENS
Ecole Normale Supérieure
45, rue d’Ulm
F. 75005 Paris
Katherine.Gruel@ens.fr
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Lucile Jeunot
Dr en archéologie, numismate
Agent du Patrimoine
Ville de Besançon
D. : 22, chemin des planches
F. 25000 Besançon
lucile.jeunot@free.fr
Peter Jud
Responsable d’opération
Archeodunum SAS
500, rue Juliette Récamier
F. 69970 Chaponnay
p.jud@archeodunum.fr
Gilbert Kaenel
Directeur du musée Cantonal
d’Archéologie et d’Histoire
Palais de Rumine, Place de la Riponne, 6
CH. 1005 Lausanne
gilbert.kaenel@unil.ch
Yves Le Béchennec
Attaché de conservation Amiens Métropole
Archéologue responsable de terrain
projet Citadelle
2, rue Colbert
F. 80000 Amiens
Yves.Le-Bechennec@voila.fr
Stéphane Marion
Ingénieur de Recherche, Culture
DRAC Lorraine,
6, place de Chambre
F. 57000 Metz
(Rattaché à AOROC, UMR 8546
CNRS-ENS)
stephane.marion@culture.gouv.fr
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DOMICILIATIONS
Yves Menez
Conservateur en chef
adjoint du Conservateur régional
de l’archéologie de Bretagne
Service Régional de l’Archéologie
de Bretagne
Drac Bretagne
6, rue du Chapitre
F. 35044 Rennes cedex
Catherine Moreau
Chargée d’opérations et de recherches,
Protohistoire
Inrap Grand-Ouest
4, rue du Tertre
F. 44477 Carquefou
catherine.moreau@inrap.fr
www.inrap.fr
Olivier Nillesse
Chargé d’études et de recherches
Inrap Grand-Sud-Ouest
D. : 3, route de Damvix Bazoin
F. 85420 Damvix
(Rattaché à l’UMR 6566)
olivier.nillesse@inrap.fr
www.inrap.fr
Fabienne Olmer
Chercheur au CNRS
Archéologie des Sociétés Méditerranéennes
Université Montpellier III, UMR 5140
390, avenue de Pérols
F. 34970 Lattes
fabienne.olmer@montp.cnrs.fr
http://www.archeo-lattes.cnrs.fr
Lionel Pernet
Conservateur du Patrimoine
Directeur du musée Henri Prades
390, avenue de Pérols
F. 34972 Lattes Cedex
(Rattaché à l’UMR 5140 Lattes)
l.pernet@montpellier-agglo.com
Sabine Rieckhoff
Professeur émérite
Université de Leipzig
D. : Lederergasse, 9
D. 93047 Regensburg
rieckhoff@rz.uni-leipzig.de
Sandrine Riquier
Docteur en archéologie, céramologue
Inrap Centre-Ile-de-France
525, avenue de la Pomme de pin
45590 Saint-Cyr-en-Val
(Rattachée à AOROC, UMR 8546
CNRS-ENS)
sandrine.riquier@inrap.fr
http://www.inrap.fr
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Muriel Roth-Zehner
Directrice scientifique
ANTEA-Archéologie
11, rue de Zurich
F. 68440 Habsheim
muriel.zehner@antea-archeologie.com
http://www.antea-archeologie.com
Marion Saurel
Inrap Grand-Est nord
33, rue Grande Etape
F. 51000 Châlons-en-Champagne
(Rattachée à AOROC, UMR 8546
CNRS-ENS)
marion.saurel@inrap.fr
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Jean-Marc Séguier
Ingénieur de recherches
Inrap Centre-Ile-de-France
48, rue Marceau
F. 94200 Ivry-sur-Seine
(Rattaché à l’UMR 7041 ARSCAN)
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Nicolas Tikonoff
Responsable d’opération
Inrap Grand-Est nord
15, rue Haute
F. 54200 Boucq
(Rattaché à l’UMR 7044, Strasbourg)
nicolas.tikonoff@inrap.fr
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Luca Tori
Docteur en archéologie
Conservateur au Musée national suisse
Section Archéologie
Museumstrasse, 2
CH. 8021 Zurich
(Rattaché à AOROC, UMR 8546
CNRS-ENS)
luca.tori@snm.admin.ch
Antide Viand
Chef du Service archéologique
des Hauts-de-Seine
137, avenue Joliot-Curie
F. 92023 Nanterre cedex
(Rattaché à AOROC, UMR 8546
CNRS-ENS)
aviand@cg92.fr
Grégory Videau
Archéologue, Inrap Grand-Est sud
9, rue Lavoisier
F. 25000 Besançon
gregory.videau@inrap.fr
www.inrap.fr
v
23
Chronologie de la in de l’âge du Fer
(IIIe-Ier siècle avant J.-C.)
dans les nécropoles du Tessin et du val d’Ossola
LIONEL PERNET, LUCA TORI
HISTORIQUE DES RECHERCHES SUR LA
CHRONOLOGIE DU SECOND ÂGE DU FER
DANS LES VALLÉES TESSINOISES ET OSSOLANES
En 1876, P. Castelfranco divise pour la première fois
en deux périodes distinctes l’âge du Fer en Lombardie.
En 1883, il définit une troisième période qu’il nomme
le « lodigiano », contemporaine de l’utilisation de la
nécropole de La Certosa (Bologne) et de la troisième
période d’Este, caractérisée par les fibules sanguisuga
et certosa. Il faudra attendre les années 1950 pour que
ces propositions de phasage soient reprises par M.
Bertolone. Les nombreuses découvertes faites dans le
Tessin permettent à ce dernier de délimiter trois phases
successives à l’intérieur du second âge du Fer : le Golasecca IIIA (La Tène I) relatif aux « invasions celtiques » ;
le Golasecca IIIB (La Tène II) qui se caractérise par les
vases a trottola de forme ancienne ; le Golasecca IIIC
(La Tène III) documenté par les nécropoles d’Ornavasso et reconnaissable à l’apparition de la céramique
campanienne B.
Dans les années 1970, des nécropoles ou des
ensembles restés jusque-là inédits sont publiés et permettent d’affiner les typologies et les chronologies. On
doit à M. Primas (1970) une nouvelle subdivision du
Golasecca III en deux horizons distincts (Tessin C et D)
et à W.-E. Stöckli une séquence ininterrompue du Tessin
D au La Tène D avec la publication des tombes de l’âge
du Fer de Solduno. Quant à J. Graue (1974), il se fonde
sur les nécropoles d’Ornavasso pour proposer une
chronologie fine de la période qui va de La Tène finale
aux premiers siècles de notre ère (contra P.-P. Agostinetti 1972). Ces travaux utilisent différentes méthodes
(sériation ou stratigraphie horizontale) pour élaborer
les chronologies et contiennent des typo-chronologies
détaillées. Les phases définies par ces auteurs sont
ensuite comparées à celles du monde celtique transalpin ou étrusque afin de proposer des équivalences et
des datations absolues. Le travail de W.-E. Stöckli sur Solduno, qui date maintenant de plus de 30 ans, était fondé
sur une approche typologique et spatiale du cimetière.
Sans définir avec précision des types, il proposait des
regroupements d’objets aux caractéristiques très semblables pour analyser ensuite leur répartition dans la
nécropole. Ce travail lui a permis de séparer les tombes
de la fin de La Tène B2, de La Tène C1 et de La Tène C2 ;
mais il manquait à ce moment d’ensembles funéraires
pour proposer une subdivision de La Tène D. En 1979,
dans la publication de la céramique d’importation de
Manching, il suggère toutefois de séparer les ensembles
de Soludno datés de La Tène D en La Tène D1 et La
Tène D2 (Stöckli 1979, p. 194, note 492).
Au milieu des années 1970 et au début des années
1980, les séquences tessinoises et ossolanes (Ornavasso) sont prises en considération dans des synthèses
sur la présence celtique en Italie du Nord (De Marinis
1977). Ces travaux, largement acceptés (contra E. Arslan qui propose un « La Tène padan »), utilisent un
phasage et une nomenclature hérités de la chronologie
relative de P. Reinecke (De Marinis 1986), aujourd’hui
en vigueur au nord des Alpes. Depuis lors, peu de travaux ont abordé la question de la chronologie relative
et absolue des nécropoles tessinoises et ossolanes, à
l’exception du travail de St. Martin Kilcher (1998) sur la
chronologie fine de la nécropole d’Ornavasso (contra
Biaggio-Simona, Janke 1997). Ce travail de St. MartinKilcher se concentre sur le passage entre la nécropole
d’Ornavasso San Bernardo et celle de d’Ornavasso
BARRAL (Ph.), FICHTL (St. ) dir. — Regards sur la chronologie de la fin de l’âge du Fer (III e-I er siècle avant J.-C.) en Gaule non méditerranéenne.
Actes de la table ronde tenue à Bibracte « Chronologie de la fin de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant J.-C.) dans l’est de la France et les régions voisines »,
Glux-en-Glenne, 15-17 octobre 2007. Glux-en-Glenne : Bibracte, 2012, p. 39-48 – dossier numérique : www.bibracte.fr (Bibracte ; 22).
LIONEL PERNET, LUCA TORI
Persona, en proposant des définitions de phases fines
pour La Tène finale. La synthèse de 1999 sur l’âge du
Fer en Suisse reprend les grandes lignes de tous ces
résultats (Lüscher et al. 1999, p. 79-85).
Récemment, P.-P. Agostinetti et C. Costa (2005) ont
proposé une sériation de la nécropole de Solduno
fondée sur une nouvelle analyse des ensembles. La
typologie fine des objets, notamment les fibules, leur
permet de proposer de nouvelles hypothèses sur l’évolution de ce cimetière. Le présent article s’en tient à
une typologie plus générale et à une analyse régionale.
Nous renvoyons donc à ce travail pour une approche
détaillée de la nécropole tessinoise.
Nous nous fondons sur les travaux récents menés
par une équipe du Musée national suisse et de l’université de Zurich sur la nécropole de Giubiasco. Ils ont
relancé les questions de chronologie au Tessin et dans
la vallée de l’Ossola en montrant que de nombreux
ensembles funéraires de Giubiasco sont cohérents
(Tori et al. 2004 ; Pernet et al. 2006 ; Tori et al. 2010). Ces
travaux ont permis l’étude d’une séquence de tombes
tessinoises et ossolanes allant de La Tène B2 au début
du Haut-Empire.
BUTS ET CORPUS RETENU
Nous avons repris la question de la chronologie de
l’âge du Fer tessinois et ossolan en nous fondant sur
trois grandes nécropoles : Giubiasco, Solduno et Ornavasso (auxquelles nous avons ajouté quelques tombes
de Sementina publiées par W.-E. Stöckli) (ill. 1). Il s’agit
donc d’une analyse régionale 1 et pas d’une analyse de
détail de chacune de ces nécropoles 2. Seules les sépultures dont les ensembles funéraires sont cohérents et
contrôlés ont été prises en compte dans notre étude.
Il faut de plus considérer qu’elles proviennent de la
même aire culturelle bien qu’issues de sites différents
(Moscati 1987).
Notre but est de proposer un phasage du second
âge du Fer dans cette région pour la période La Tène
C2-La Tène D1, qui était au cœur de la problématique
de la table ronde tenue à Bibracte.
Le corpus étudié ici (130 sépultures) est issu des
nécropoles suivantes :
Giubiasco (27 tombes) (ill. 1, n° 1)
L’étude de cette nécropole a été récemment
reprise (Tori et al. 2004 ; 2010 ; Pernet et al. 2006). Nous
avons inclus dans le présent travail uniquement les
tombes publiées dans le volume consacré aux tombes
40
de La Tène finale et d’époque romaine (Pernet et al.
2006). Seuls les ensembles réputés cohérents et sûrs ont
été pris en compte. Les quelques tombes de La Tène
moyenne qui figurent dans la liste ont été publiées par
W.-E. Stöckli.
Solduno (66 tombes) (ill. 1, n° 2)
Les tombes de l’âge du Fer ont été publiées par
W.-E. Stöckli (1975). Nous sommes partis de cette publication pour déterminer les types présents à Solduno.
À partir de la typologie élaborée pour Giubiasco et
d’observations sur les objets dans le dépôt de l’Ufficio
dei Beni Culturali à Bellinzone, il a été possible de classer la quasi-totalité des objets de la nécropole. Pour les
fibules en fer, dont les types ne sont finalement pas si
nombreux, l’observation directe a permis de compléter
les dessins de W.-E. Stöckli où les détails manquent parfois. À ce corpus s’ajoutent cinq tombes de Sementina
(ill.1, n° 3), elles aussi publiées dans le même ouvrage
(Stöckli 1975, Taf. 7-11).
Ornavasso (32 tombes) (ill. 1, n° 4)
Comme pour la nécropole de Giubiasco, il y a
pour ce site de gros problèmes de cohérence des
ensembles funéraires conservés aujourd’hui. Nous
sommes partis des inventaires publiés récemment par
P.-P. Agostinetti (1999), qui détaillent la liste des objets
retrouvés dans la tombe et ceux ajoutés ou perdus.
Pour cette double nécropole (San Bernardo et Persona) de 344 tombes, seul un nombre restreint de dépôts
funéraires a ainsi pu être retenu pour l’analyse. Tous
sauf un concernent la partie la plus ancienne de la
nécropole (San Bernardo).
MÉTHODE
Les 130 ensembles clos retenus, dont la datation s’échelonne entre La Tène moyenne et La
Tène finale ont été ordonnés en faisant appel à
la sériation automatique 3. La typologie construite
pour l’analyse repose sur les études réalisées sur
la nécropole de Giubiasco. Le classement à proprement dit est présenté sous forme de matrice.
Elle est constituée de lignes (les sépultures) et
de colonnes (les types). Au sein de ces types, on
voit, dans les nécropoles étudiées, trois traditions
principales pour les productions manufacturées :
indigène (locale ou régionale), celtique transalpine
et romaine. La combinaison de ces trois traditions
rend la lecture des étapes parfois difficiles (chacune évoluant à un rythme différent) et demande à
ce que l’on fasse des choix cohérents pour définir
des étapes en fonction de « fossiles directeurs », si
CHRONOLOGIE DE LA FIN DE L’ÂGE DU FER (IIIe-Ier SIÈCLE AVANT J.-C.) DANS LES NÉCROPOLES DU TESSIN ET DU VAL D’OSSOLA
1. Localisation des nécropoles prises en compte dans l’étude. 1 : Giubiasco ; 2 : Solduno ; 3 : Sementina ; 4 : Ornavasso San Bernardo et
Persona (dessin L. Pernet et L. Tori).
possible de même nature sur tout le corpus. Notre
choix s’est porté prioritairement sur le fossile directeur traditionnel de l’âge du Fer européen : la fibule.
Ce choix se justifie par le fait que les fibules sont
très bien représentées au sein des tombes choisies
et qu’elles permettent de réfléchir avec les mêmes
critères que les chronologies nord-alpines.
D’un point de vue pratique, le calcul de l’ordre a
été fait grâce au programme « Makila » mis au point par
P. Ruby sous le programme Microsoft Excel. La sériation
a ensuite été lissée de manière à regrouper les types le
plus possible le long de la diagonale du tableau et à
obtenir ainsi un ordonnancement archéologique plutôt qu’un ordonnancement logique (Ruby 1993, p. 94).
41
LIONEL PERNET, LUCA TORI
TYPES RETENUS
Le travail de classement de tous les types d’objets
présents dans les sépultures de Giubiasco a grandement facilité la définition de types pour la sériation des
sépultures du reste du Tessin.
Dans un premier temps, nous avions retenu toutes
les catégories d’objets pour créer nos types. Après de
nombreux essais (cf. infra, paragraphe sur la sériation et
l’analyse des correspondances sur les raisons qui nous
ont conduits à supprimer les autres catégories d’objets),
il est apparu que les fibules et la céramique étaient les
meilleurs fossiles directeurs pour atteindre nos buts.
Tous les types sont illustrés (ill. annexe 1, 2). Nous ne
donnons pas ici la description détaillée de chacun,
mais renvoyons au volume consacré aux tombes de
La Tène finale et de l’époque romaine provenant de la
nécropole de Giubiasco 4.
ANALYSE DES RÉSULTATS ET PRÉSENTATION
DES HORIZONS CHRONOLOGIQUES
La sériation et l’analyse des correspondances
La sériation ordonne les sépultures en fonction des
types identifiés dans l’ensemble funéraire. Cet ordre
peut être dû à différentes variables : le temps, le sexe
du défunt ou la fonction des objets. L’analyse factorielle des correspondances (AFC) 5 aide à la lecture du
tableau des tombes sériées et permet de mettre en évidence les variables qui influencent l’ordre dans lequel
les sépultures se regroupent.
Pour éviter l’influence de la variable sexuelle dans
le calcul, on essaie généralement de sérier les sépultures masculines et féminines séparément. Mais, dans
notre corpus tessinois, aucune analyse anthropologique visant à déterminer le sexe des défunts n’est
possible, car les os ne se sont pas conservés dans le
substrat alpin. L’ensemble funéraire ne permet par ailleurs pas de déterminer avec certitude s’il s’agit d’un
homme ou d’une femme. Le risque, en procédant à une
sériation sur un tel corpus, est d’obtenir un ordre qui
dépende du sexe autant que du temps, comme cela
a été fait dans certains cas (Ruby 1993, p. 95). Mais
s’aventurer dans une séparation des tombes masculines et féminines sur la base du mobilier uniquement
est une opération périlleuse : « la partition a priori des
mobiliers en tombes masculine et tombes féminines,
lorsqu’elle est fondée sur la composition de ces mobiliers […], expose l’archéologue à ne pas percevoir les
changements intervenant dans la sphère de l’idéologie
funéraire en fonction du temps. » (Ruby 1993, p. 96).
Pour illustrer cela, nous avons dans un premier
temps sérié les sépultures du corpus avec le plus de
42
types possibles (parure, armes, céramique, vaisselle
métallique, outils, etc.) en représentant sur l’AFC d’une
manière différente les tombes masculines des tombes
féminines sur la base du mobilier (armes pour les
hommes et certains types de parure pour les femmes).
L’AFC résultant de cet essai (ill. annexe 3a) montre
que les sépultures identifiées comme féminines (les
triangles) se répartissent séparément de celles identifiées comme masculines (carrés), perturbant le
déroulement de la chronologie, tandis que les sépultures indéterminées ont tendance à se regrouper.
Nous avons donc décidé dans un deuxième temps
de conserver toutes les sépultures pour la sériation,
mais en minimisant au maximum l’effet de regroupement induit par des objets à forte connotation sexuelle,
comme l’armement ou certains types de parure, en
les supprimant. On ne trouve donc dans la sériation
finale (ill. annexe 10) et dans l’analyse des correspondances des types (ill. annexe 4) que ceux relatifs à la
céramique et aux fibules. Le résultat montre aussi que
si l’on reprend les déterminations de sexe du premier
essai (ill. annexe 3b), l’AFC des tombes du second
essai montre une répartition de celles-ci sur une même
courbe, sans regroupements par sexe. L’effet induit par
le sexe a donc très clairement été minimisé.
Les étapes mises au jour et leur datation relative
En nous fondant sur l’analyse factorielle des correspondances (ill. annexe 4) et du tableau complet de la
sériation (ill. annexe 10), cinq étapes 6 ont été mises en
évidence. Dans leur présentation, en plus des types de
fibules et de céramique, nous faisons aussi référence à
des types (bracelets en verre, armement et vaisselle de
bronze) qui n’apparaissent pas dans la sériation mais
qui font partie des ensembles sériés.
Étapes 1 et 2 (ill. annexe 5)
Les types rejetés en début de sériation (P2A, GOB2,
J1 et P11) apparaissent dans des étapes précédentes
que nous ne discutons pas ici 7. Le premier fossile directeur qui permet d’établir le début d’une nouvelle étape
est la fibule de type MF1. Ces fibules de schéma La Tène
moyenne sont caractérisées par un ressort à quatre
spires, une corde externe et un pied court triangulaire
fixé sur l’arc au moyen d’une bague. Ces exemplaires
en fer peuvent être rapprochés des groupes 16 à 18 de
R. Gebhard (1991, p. 17-18) et des fibules en bronze du
type de Mötschwil, qui sont à la base de la définition
de La Tène C2 et sont maintenant considérées comme
des marqueurs d’un moment initial de La Tène C2 (La
Tène C2a) (Kaenel 1990, p. 246 ; Curdy et al. ce volume).
L’apparition du type MF3, dont le ressort en arbalète peut avoir de 2 x 5 spires à beaucoup plus, nous a
CHRONOLOGIE DE LA FIN DE L’ÂGE DU FER (IIIe-Ier SIÈCLE AVANT J.-C.) DANS LES NÉCROPOLES DU TESSIN ET DU VAL D’OSSOLA
conduits à créer une nouvelle étape, que l’on comparerait volontiers à un moment avancé du La Tène C2
nord-alpin (La Tène C2b) si l’on accepte le rapprochement avec le groupe 22 de R. Gebhard (1991, p. 21).
Du côté de la céramique, cette sériation confirme
les propositions que nous avons faites pour les vases
a trottola, avec l’antériorité du type 2 (VT2), dont
l’apparition est concomitante de la fibule MF1 (La
Tène C2a) (Tori et al. 2010). Le type 3.1 (VT31) est
présent dans l’étape suivante (La Tène C2b) (Pernet
et al. 2006, p. 225). C’est aussi l’apparition de formes
qui vont avoir un succès sur une très longue période,
le pot P2 et la jatte carénée J2, tous les deux en pâte
claire lissée.
Par ailleurs, un bracelet en verre couleur pourpre à
profil côtelé de type Haevernick 7a apparaît à l’étape 2
(Solduno tombe C23 8).
Étape 3 (ill. annexe 6, 7)
Cette étape est très liée à la précédente avec de
nombreux types qui perdurent, mais de nouveaux
types très différents apparaissent : les fibules de schéma
La Tène finale (SF5 et SF1), ainsi que les fibules MF4,
de schéma encore La Tène moyenne, mais avec le pied
qui commence à être soudé sur l’arc. Ces éléments permettent de caractériser une étape de La Tène finale qui
précède l’arrivée des fibules dites de Nauheim (Miron
1991), et qui est maintenant bien mise en évidence sur
le Plateau suisse (Curdy et al. ce volume). On parlera
volontiers pour cette étape d’un La Tène D1a. Un autre
marqueur important pour cette étape est la fibule de
type Misano, fréquente en Italie du Nord, que l’on date
souvent d’une phase La Tène C2-D1.
Du côté de la céramique, on note l’apparition des
premières formes de céramique imitées du répertoire
de la céramique à vernis noir (Lamb. 36, Lamb. 27 et
Lamb. 31/33). Dans la série de vases a trottola, le type
3.2 (VT32), avec ses épaules à arêtes vives, apparaît au
début de La Tène D1.
En ce qui concerne les types autres que la céramique et les fibules, un bracelet en verre à profil en
D est présent dans cette étape (Solduno tombe D29).
C’est là aussi qu’apparaissent les fourreaux de type 2 de
Giubiasco (Pernet et al. 2006, p. 37-40).
Étape 4 (ill. annexe 8)
C’est l’étape la moins bien représentée en nombre
de sépultures (si l’on excepte l’étape 1). La plupart des
types de l’étape 3 perdurent mais l’apparition de fibules
très différentes et leur regroupement au sein de l’AFC
(ill. annexe 4) conduisent à la création de cette étape.
Ces fibules sont de type Nauheim, les fibules filiformes
de schéma La Tène finale (à corde externe et interne)
(SF2 et SF3) et les fibules Ornavasso 1a1 (ORN1A)
fréquentes dans la nécropole de Giubiasco. Nous
sommes là dans un moment avancé de La Tène D1 (La
Tène D1b). Sans nécessairement parler d’un horizon
Nauheim, il est clair que les fibules de La Tène finale
arrivent en deux vagues : une première encore très liée
à La Tène C2 (types Misano, MF4, SF1 et SF5) (La Tène
D1a) et une deuxième avec les types Nauheim et Ornavasso 1a (La Tène D1b).
Cette étape est aussi marquée par l’apparition
de vaisselle en bronze, en l’occurrence un type, les
gobelets en bronze Idria (présent dans la tombe 17
d’Ornavasso San Bernardo).
Étape 5 (ill. annexe 9)
Cette étape voit l’arrivée de nombreux types nouveaux, une indication aussi que quelque chose change
dans les objets associés au rituel funéraire : ils se diversifient et sont présents en moins d’exemplaires dans la
nécropole, compliquant de fait le travail de la sériation.
Les fibules nouvelles sont de types Almgren 65,
Cenisola, Ornavasso 1b et les fibules à coquille (Schüsselfibeln).
Il s’agit de types traditionnellement attribués à La
Tène D2. Contrairement à La Tène D1, il est difficile de
voir deux moments ici, sauf peut-être avec l’apparition
de la fibule Ornavasso 1b et de la fibule à coquille, qui
semblent arriver à un moment plus avancé de La Tène D2.
Du côté de la céramique, cette étape voit l’explosion des types nouveaux, qu’ils soient encore dans la
tradition régionale (P5, P6,VT4 et COP2), des imitations
régionales de céramique à vernis noir (de Lamb. 28,
Lamb. 5 ou 5/55), de la céramique à vernis noir 9 (Lamb.
28 et Lamb. 5) ou des parois fines (Ricci 1/204).
Hormis les fibules et la céramique, cette étape
voit l’apparition de toute la vaisselle en bronze tardorépublicaine (poêlons Aylesford, cruches Gallarate,
simpula Feugère 3 et Pescate B) (Pernet et al. 2006,
167-177).
Cette étape 5 correspond aux phases 2b et 2c de
la chronologie de St. Martin-Kilcher (1998), datées
entre 80 et 40 av. J.-C. La phase 2c (La Tène D2b)
repose sur l’apparition de deux nouveaux types :
les pots à lignes ondées (P8) et un type de cruche
(Martin-Kilcher 1998, Abb.31, n° 14) ainsi que la disparition de plusieurs types (Abb.31, cruche h, pot
n° 10, coupe n° 9). Les tombes de la phase 2b sont
par ailleurs plus riches que celle de la phase 2c. Il
ne nous est pas possible d’arriver au même résultat
dans la sériation car les types de la phase 2c ne sont
pas tous représentés dans notre étude et les tombes
concernées sont finalement peu nombreuses et pas
toutes prises en compte dans notre corpus (trois
pour les hommes et trois pour les femmes).
43
LIONEL PERNET, LUCA TORI
Le résultat complet de cette analyse est présenté
sous forme synthétique (ill.2), et il peut être résumé
ainsi :
- la chronologie élaborée par W.-E. Stöckli pour Soludno reste valide dans ses grandes lignes. Dans le
détail, on s’aperçoit toutefois que certaines tombes
avec des fibules, datées en fonction de la stratigraphie horizontale, reçoivent une autre datation dans
notre tableau. Par contre, notre sériation montre
que les résultats obtenus par J. Graue en 1974 sont
obsolètes. Son étape 2 (Stufe 2) (Graue 1974, p. 103110), celle qui a le plus de types communs avec
notre sériation, comporte plusieurs types qui sont
en fait plus anciens (La Tène D1) mais qui ont une
durée de vie assez longue pour apparaître encore
à La Tène D2 (fibules des types Misano, Nauheim,
Ornavasso 1a ; vase a trottola de type 3 et pot de
type 2) ;
- une distinction entre deux moments de La Tène C2
a été faite,entre un moment où apparaît l’équivalent
de la fibule de type Mötschwil en fer (étape 1, La
Tène C2a) et un type de schéma La Tène moyenne
avec un ressort en arbalète (étape 2, La Tène C2b) ;
- nous proposons une articulation de La Tène D1 en
deux moments, une étape ancienne (étape 3, La
Tène D1a) et une étape récente (étape 4, La Tène
D1b) : le premier autour de l’apparition de la fibule
de type Misano associée aux fibules en fer de schéma La Tène finale ; le second avec l’arrivée de la
fibule de Nauheim ;
- la mise en évidence d’une étape correspondant
à La Tène D2 est acquise (étape 5) ; en revanche
l’articulation à l’intérieur de cette étape et le rapport avec le début de l’époque augustéenne reste
encore à travailler. La difficulté réside ici dans la
multiplicité des types et leur faible représentation
dans les différentes nécropoles, ce qui complique
l’usage de la sériation. On sent toutefois bien que
certains types se détachent (ORN1B, SCHÜSSEL et
IMITL5), mais ils ne sont pas assez représentatifs à
notre sens pour être des fossiles directeurs d’une
étape La Tène D2b.
DATATION ABSOLUE ET CONCLUSION
Pour terminer, il nous faut encore dire un mot sur la
question de la datation absolue. Nous l’avons évoqué
au moment de présenter la méthode utilisée : le passage
d’une chronologie relative à une chronologie absolue
demande la plus grande prudence. Les raisons sont
liées aux limites mêmes de la méthode (cf. note 3) ainsi
qu’à l’absence de datations dendrochronologiques de
mobilier ou d’architecture funéraire. Mais les tombes
44
d’Ornavasso ont livré de nombreuses monnaies. Elles
posent à leur tour des problèmes qui nécessitent de
prendre des précautions : les monnaies ont été en partie mélangées après les fouilles. Nous nous fondons sur
les travaux d’inventaire de P.-P. Agostinetti qui a retrouvé les sépultures d’origine des monnaies (1999, vol. IV,
p. 25-27, 39-40), mais des incertitudes demeurent (Martin-Kilcher 1998, p. 245-249) 10. D’autre part, ces monnaies
peuvent avoir circulé longtemps avant leur dépôt dans
les tombes. Elles ne donnent qu’un terminus post quem
pour l’ensevelissement des défunts et donc une indication très générale pour dater nos étapes.
Dans notre tableau (ill. annexe 10), les sépultures
avec des monnaies sont indiquées « /m ». Les termini
post quem des étapes sont les suivants (les monnaies
sont datées d’après Crawford 1974) :
- Étape 3 (La Tène D1a) : 132 av. J.-C. 11
- Étape 4 (La Tène D1b) : 117 av. J.-C.
- Étape 5 (La Tène D2) : 84 av. J.-C.
Ces datations ne doivent en aucun cas être prises
au pied de la lettre. On voit notamment que certaines
tombes de La Tène D2,comme Solduno J28,contiennent
des pièces très anciennes. Mais ces datations absolues
correspondent toutefois à celles proposées pour le
nord des Alpes ; La Tène D1a commençant en général
autour de 140 av. J.-C., La Tène D1b vers 120 et La Tène
D2 vers 80 av. J.-C. (Curdy et al. ce volume).
Si les résultats présentés ici ne proposent pas
une révision majeure de la chronologie de l’âge du
Fer sud-alpin, ils apportent en revanche de nombreux
arguments à ceux qui, comme nous, pensent que l’apparition de nouvelles formes au nord des Alpes (en
particulier la parure), se fait très rapidement au sud
des Alpes en même temps que s’y développent des
formes propres à la région, voire à la communauté celtique du nord de l’Italie. Notre approche vient de plus
valider le modèle proposé par Miron/Metzler/Rieckhoff dans la zone trévire et danubienne, à savoir une
phase La Tène D1 commençant très tôt avec un horizon sans fibules de Nauheim. Nos collègues suisses
valident ce modèle en se fondant sur des ensembles
récents et sûrs dont certains (issus de Sion en Valais)
ne sont pas très éloignés de la zone étudiée ici (Curdy
et al. ce volume). Cette proposition d’un La Tène D1
ancien commençant vers 140 av. J.-C. est aussi une
solution pour remédier à l’utilisation de la phase La
Tène C2-D1 en Italie du Nord, même si, très souvent,
les ensembles étudiés ne contiennent pas les fossiles
directeurs utilisés ici, qui permettraient de trancher
entre La Tène C2 récent et La Tène D1 ancien.
Ces travaux continuent et nous espérons pouvoir
proposer dans les années qui viennent une approche
similaire allant de La Tène ancienne à l’époque
augustéenne.
CHRONOLOGIE DE LA FIN DE L’ÂGE DU FER (IIIe-Ier SIÈCLE AVANT J.-C.) DANS LES NÉCROPOLES DU TESSIN ET DU VAL D’OSSOLA
1
2
3
4
5
P2A
GOB2
J1
P11
MF1
VT2
HF3
MF3
VT31
MOR5
GOB1
J2
P2
VT32
SF5
SF1
MF4
IMITL3133
J3
MIS
IMITL36
IMITL27
2. Récapitulatif des types sériés par étapes (dessin L. Pernet et L. Tori).
45
LIONEL PERNET, LUCA TORI
1
2
3
5
4
SF2
NAUH
SF3
ALMGREN65
ORN1A
P6
P8
CENISOLA
IMITL28
VT4
P5
IMITL5
COP2
RICCI1204
TRIPOD
IMITL555
ORN1B
SCHUSSEL
2 (suite). Récapitulatif des types sériés par étapes (dessin L. Pernet et L. Tori).
46
CHRONOLOGIE DE LA FIN DE L’ÂGE DU FER (IIIe-Ier SIÈCLE AVANT J.-C.) DANS LES NÉCROPOLES DU TESSIN ET DU VAL D’OSSOLA
Remerciements
Cette étude n’aurait pas été possible sans les conseils et l’aide de P. Ruby, Ph. Della Casa, S.Van Willigen et
St. Marion. Nous tenons aussi à remercier R. Cardani et L. Mosetti, de l’Ufficio dei beni culturali de Bellinzone, de nous
avoir donné accès au mobilier de Solduno.
NOTES
1. Cette approche rejoint celle qu’ont pu faire d’autres auteurs
pour la zone trévire à La Tène finale (Miron 1991, p. 161, fig. 4). Pour
d’autres exemples, nous renvoyons à Djindjian 1991, p. 195-198.
2. Pour les analyses de détail des nécropoles nous renvoyons aux
publications mentionnées ci-après : Graue 1974 ; Stöckli 1975 ; Martin-Kilcher 1998 ; Piana Agostinetti et al. 2005 ; Pernet et al. 2006.
3. Le concept de sériation se fonde sur deux idées fondamentales : un type d’objet apparaît sur un laps de temps continu et
le nombre d’objets relatifs à ce type suit, entre le moment de son
apparition et celui de son abandon, une courbe de Gauss qui représente la naissance du type, sa croissance et sa disparition.
Les méthodes de calcul qui permettent d’ordonner les types en question en fonction des ensembles dans lesquels ils sont représentés et
réciproquement (analyses factorielles) ne sont aucunement un gage
d’objectivité puisqu’ils dépendent entièrement de la typologie créée
par l’archéologue (Ruby 1993, p. 94). La question de l’objectivité n’est
d’ailleurs pas centrale. Il est plus pertinent de parler de raisonnement
implicite ou explicite, chacune des étapes suivies dans l’élaboration de la sériation devant être explicitée et transparente afin de
permettre de refaire la démarche. La sériation en elle-même n’est
qu’un instrument de travail qui permet de classer des ensembles
archéologiques à une échelle qui dépasse largement celle que peu
gérer le cerveau humain sans l’aide d’un calculateur.
Il faut rappeler aussi ici que l’analyse par sériation donne un résultat sous forme de tableau qui pourrait laisser croire que le rythme
auquel se succèdent les types est régulier. Or rien n’est moins sûr.
L’apparente succession régulière des types peut cacher des sauts
importants dans la chronologie absolue avec des types qui se succèdent rapidement par moments et plus lentement à d’autres. Le
passage de la chronologie relative à la chronologie absolue doit
donc se faire en faisant appel à des méthodes indépendantes de la
typologie (dendrochronologie, numismatique) (cf. en dernier lieu
Olivier 2008, p. 245-249).
4. Pour la vaisselle céramique : Pernet et al. 2006, p. 183-237. Pour les
fibules Pernet et al. 2006, p. 99-113. Pour la description de MOR5, P12 et
HF3, nous renvoyons par contre à Tori et al. 2010.
5. L’analyse factorielle des correspondances a été faite à partir des
données élaborées sous « Makila » dans le programme PAST (Paleontological Statistics) développé par des paléontologues de l’université
d’Oslo en Norvège (http://folk.uio.no/ohammer/past).
6. Nous utilisons le terme étape à dessein ; les phases sont réservées
à la chronologie d’un site en particulier, les étapes à une région et les
horizons à un ensemble de régions que l’on peut rapprocher (Ruby
1993, p. 96).
7. Des essais préliminaires de sériations avec des ensembles plus
anciens nous ont permis de nous assurer que ces types sont plus
anciens.
8. Sépulture datée à La Tène D1 d’après W.-E. Stöckli (1975, Taf. 36),
qui selon nous ne contient aucun marqueur de La Tène finale.
9. Cette datation à La Tène D2 pour les formes carénées de la coupe
Lamb. 28, de l’assiette Lamb. 5 et pour l’assiette Lamb. 6 correspond à
celle proposée dans la synthèse de P.Frontini (1985, tavola fuori testo).
10. Les attributions et les datations des monnaies varient selon les
auteurs ; pour bien mettre en évidence les problèmes posés par ces
monnaies, nous proposons le tableau suivant :
Sépulture
Martin-Kilcher
1998, p. 245-249
OSB 105 (étape 3)
Piana Agostinetti
1999 IV, p. 39-40
Cf. note 11 infra
OSB 17 (étape 4)
103
OSB 69 (étape 5)
76
132
78
OSB 34
133
132
OSB 4
195 et 133
124
OSB 165
137 et 135
158
OSB 82
112
118
OSB 8
195 et 137
122
P 57
84 et 82
84
11. La datation de l’étape 3 se fonde sur la sépulture OSB 105.
C’est un problème car dans le tableau de P.-P. Agostinetti 1999,
vol. Iv, p. 39-40, la monnaie de la tombe OSB 82 semble provenir de la tombe OSB 105. Dans le catalogue des tombes (ibid.
vol. III, p. 164), ce mélange n’est pas indiqué. Par contre il est
dit que la monnaie à l’origine dans la sépulture 82 est maintenant attribuée à la tombe OSB 34 (frappée en 133 av. J.-C.). Pour
compliquer le tout, on peut lire dans ibid. vol. III, p. 184, 186,
que le denier daté de 132 av. J.-C., aujourd’hui dans la tombe
OSB 105, provient apparemment de OSB 106…
Les illustrations « annexes » de cet article
sont consultables en ligne à l’adresse
http://www.bibracte.fr
47
LIONEL PERNET, LUCA TORI
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Chronologie de la in de l’âge du Fer
(IIIe-Ier siècle avant J.-C.)
dans les nécropoles
du Tessin et du val d’Ossola
- Annexe LIONEL PERNET, LUCA TORI
Barral, Fichtl 2012 : BARRAL (Ph.), FICHTL (St.) dir. — Regards sur la chronologie de la fin de l’âge du Fer (III e-I er siècle
avant J.-C.) en Gaule non méditerranéenne. Actes de la table ronde tenue à Bibracte « Chronologie de la in de l’âge du
Fer (IIIe-Ier siècle avant J.-C.) dans l’est de la France et les régions voisines », Glux-en-Glenne, 15-17 octobre 2007.
Glux-en-Glenne : Bibracte, 2012, dossier numérique : www.bibracte.fr (Bibracte ; 22).
Pernet, Tori 2012 : PERNET (L.), TORI (L.). — Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant J.-C.) dans les nécropoles du
Tessin et du val d’Ossola. In : BARRAL (Ph.), FICHTL (St.) dir. — Regards sur la chronologie de la fin de l’âge du Fer (III e-I er siècle avant
J.-C.) en Gaule non méditerranéenne. Actes de la table ronde tenue à Bibracte « Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant
J.-C.) dans l’est de la France et les régions voisines », Glux-en-Glenne, 15-17 octobre 2007. Glux-en-Glenne : Bibracte, 2012, dossier
numérique : www.bibracte.fr (Bibracte ; 22).
MF1 - groupes Gebhard 16-18
MF3 - groupe Gebhard 22
MF4 - groupe Gebhard 19
SF1 - à ressort en arbalète
et arc filiforme coudé
SF2 - filiformes
à corde externe
SF3 - filiformes à corde interne
HF3 - à masque
Misano
SF5 - Fibule à arc mince coudé
Nauheim
Ornavasso 1a
Ornavasso 1b
Almgren 65
Cenisola
Schüsselfibeln - à coquille
Ill. annexe 1. Fibules sériées et leur abréviation dans le tableau de la sériation
(MF = Mittelatènefibel ; SF = Spätlatènefibel ; HF = Helmkopffibel.)
Pernet, Tori 2012 : PERNET (L.), TORI (L.). — Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant J.-C.) dans les nécropoles du
Tessin et du val d’Ossola. In : BARRAL (Ph.), FICHTL (St.) dir. — Regards sur la chronologie de la fin de l’âge du Fer (III e-I er siècle avant
J.-C.) en Gaule non méditerranéenne. Actes de la table ronde tenue à Bibracte « Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant
J.-C.) dans l’est de la France et les régions voisines », Glux-en-Glenne, 15-17 octobre 2007. Glux-en-Glenne : Bibracte, 2012, dossier
numérique : www.bibracte.fr (Bibracte ; 22).
L5 - Lamboglia 5
IMITL5 - Imitation Lamboglia 5
L28 - Lamboglia 28
IMITL36 - Imitation Lamboglia 36
IMITL555 - Imitation Lamboglia 5/55
IMITL27 - Imitation Lamboglia 27
IMITL3133 - Imitation Lamboglia 31/33
IMITL28 - Imitation Lamboglia 28
J1 - Jatte à levre rentrant
J2 - Jatte à bord rentrant
MOR5 - Mortier
Ill. annexe 2a. Céramiques sériées et leur abréviation dans le tableau de la sériation.
(GOB = gobelet ; P = pot ; VT = vase a trottola ; J = jatte ; L = Lamboglia)
J3 - Jatte caréné
Pernet, Tori 2012 : PERNET (L.), TORI (L.). — Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant J.-C.) dans les nécropoles du
Tessin et du val d’Ossola. In : BARRAL (Ph.), FICHTL (St.) dir. — Regards sur la chronologie de la fin de l’âge du Fer (III e-I er siècle avant
J.-C.) en Gaule non méditerranéenne. Actes de la table ronde tenue à Bibracte « Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant
J.-C.) dans l’est de la France et les régions voisines », Glux-en-Glenne, 15-17 octobre 2007. Glux-en-Glenne : Bibracte, 2012, dossier
numérique : www.bibracte.fr (Bibracte ; 22).
GOB1
Ricci 1/204
P2
GOB 2 -
P2A -
P11
P6
P8
VT31
VT32
VT2
Ill. annexe 2b. Céramiques sériées et leur abréviation dans le tableau de la sériation.
(GOB = gobelet ; P = pot ; VT = vase a trottola ; J = jatte ; L = Lamboglia)
VT4
SOC50
SOE11
2
SOE1
1.5
SOD18
SOE5
OSB39
OSB3m
SOC35
OSB8/m
1
OSB13
OSB69/m
G424
OSB4/m
OSB82/m
OSB31/m
SOD57
SOE8
0.5
SOJ31
SOD22
SOD56
SOA4
SE8
SE9
OSB2
G442
G464
OSB106
SOC23
SOJ5
SOD1
SOD27
G370
-0.5
SOD45
SOH2
SOD38
G466
SOC44
SOD55
SOD54
SOD50
SOF1
SOD5
SOD40
SOD15
SOC21
-1.5
SOD3
SOD42
SOE7
SOC22
SOC42
SOB8
G468
OSB49/m
G411
SE6
SOE14
SOE15
SOF3
SOJ11
SOH3
SOE12
SOD43
OSB3/1952
SOD31 SOD6
SOD13 SOD11
SOD51 SOD8
SOC24 SOD33
sépultures sans indication de sexe
G383
G441
-2
-3
-2.5
-2
-1.5
-1
-0.5
0
0.5
SOA3
SOF4
OSB50
G222
G375
SOH5
SE3
G472A
G356
G479 G413
SOD39
G367
SOH1
OSB78
SOD29 OSB45
G373
SOD30
OSB102
SOJ3
G354
G477
OSB41
SOE3
G363 OSB84/m OSB70
OSB71
sépultures présumées féminines
sépultures présumées masculines
G471
G418
SOJ18
OSB17/m
SE7
SOJ8
-1
OSB114
1
G380
SOC37
SOD53
OSB23
G415
OSB165/m
OSB6/m
OSB6/1941
P57/m
OSB16
0
OSB3/1941
OSB15/m
1.5
G427
SOJ28/m
Pernet, Tori 2012 : PERNET (L.), TORI (L.). — Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant J.-C.) dans les nécropoles du
Tessin et du val d’Ossola. In : BARRAL (Ph.), FICHTL (St.) dir. — Regards sur la chronologie de la fin de l’âge du Fer (III e-I er siècle avant
J.-C.) en Gaule non méditerranéenne. Actes de la table ronde tenue à Bibracte « Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant
J.-C.) dans l’est de la France et les régions voisines », Glux-en-Glenne, 15-17 octobre 2007. Glux-en-Glenne : Bibracte, 2012, dossier
numérique : www.bibracte.fr (Bibracte ; 22).
Ill. annexe 3a. Analyse factorielle des correspondances. Tombes avec tous les types (L. Tori).
2.5
SOE1
SOC33
SOC35
SOE5
SOD18
2
OSB3/m
G424
P57/m
OSB39
1.5
SOE8
1
G380
OSB8/m
OSB6/m
OSB28
OSB82/m
SOA4
SOC37
OSB114
OSB2
OSB3/1941
G427
OSB13
SOJ31
OSB15/m
OSB34
SOD53
SOD56
SOD22
OSB165/m
OSB16
OSB4/m
0.5
SE8
OSB69/m
G370
SE9
SOJ5
G471
SOD27
0
SOD1
SOC23
G466
-0.5
OSB123
SOF1
SOD50
SOD45
SOD40
SOC21
SOD26
SOC42
SOC22
SOD54
G468
SOE7
SOC24
SOD51
SOD13
SOB8
SOD33
SOD31
-1
-1.5
SOD42
OSB105/m
G477
G363
SOJ18
sépultures présumées féminines
SOF4
G418
G479
G383
SOH1
SOJ2
SOE14
SE6
SOE15
OSB6/1941
SOA3
OSB106
G415
OSB49/m
G472A
G375
OSB50
SOJ3
G441
SOJ8
OSB78
SOH5
G367
OSB17/m
SE3
OSB45 SOD39
G222
SOD29 SOE3
OSB84 G356
SOD3 OSB71
G354
OSB41
G413
SOD30
OSB70
SOH2
SOF3
SOD55
SOD5 SOD8
SOC44 SOD6
SOD15 SOD11
SOJ11
SOD10
SOH3
SOD38
SOE12
SOD43
OSB3(1952)
SE7
G442
G464
G465
SOJ28/m
G373
OSB102
sépultures présumées masculines
sépultures sans indication de sexe
-2
-3
-2.5
-2
-1.5
-1
-0.5
0
0.5
1
1.5
Pernet, Tori 2012 : PERNET (L.), TORI (L.). — Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant J.-C.) dans les nécropoles du
Tessin et du val d’Ossola. In : BARRAL (Ph.), FICHTL (St.) dir. — Regards sur la chronologie de la fin de l’âge du Fer (III e-I er siècle avant
J.-C.) en Gaule non méditerranéenne. Actes de la table ronde tenue à Bibracte « Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant
J.-C.) dans l’est de la France et les régions voisines », Glux-en-Glenne, 15-17 octobre 2007. Glux-en-Glenne : Bibracte, 2012, dossier
numérique : www.bibracte.fr (Bibracte ; 22).
Ill. annexe 3b. Analyse factorielle des correspondances. Tombes avec seulement la céramique et les fibules (L. Tori).
SOC50
SOE11
2.5
1..2
4
3
SF5
SF1
- 0.6
MOR5
-2
-1.5
-1
-0.5
0
0.5
1
1.5
2
2.5
-3.6
GOB2
-3
1
P2A
VT2
-1.5
MF1
J1
-1.8
HF3
P11
-1.2
2
GOB1
VT31
MF3
J2
P2
MF4
VT32
0
IMITL36
IMITL27
IMITL28
J3
MIS
IMITL31/33
SF2
0.6
SF3
ORN1A
NAUHEIM
IMITL5/55 TRIPODE
COP2 L5
ALMGREN65
RICCI1/204
L28
P6
P5
P8
VT4 CENISOLA
ORN1B
5
IMITL5
SCHUSSEL
Pernet, Tori 2012 : PERNET (L.), TORI (L.). — Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant J.-C.) dans les nécropoles du
Tessin et du val d’Ossola. In : BARRAL (Ph.), FICHTL (St.) dir. — Regards sur la chronologie de la fin de l’âge du Fer (III e-I er siècle avant
J.-C.) en Gaule non méditerranéenne. Actes de la table ronde tenue à Bibracte « Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant
J.-C.) dans l’est de la France et les régions voisines », Glux-en-Glenne, 15-17 octobre 2007. Glux-en-Glenne : Bibracte, 2012, dossier
numérique : www.bibracte.fr (Bibracte ; 22).
Ill. annexe 4. Analyse factorielle des correspondances. Distribution des types correspondant à la sériation de l‘ill. annexe 10 (L. Tori).
Pernet, Tori 2012 : PERNET (L.), TORI (L.). — Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant J.-C.) dans les nécropoles du
Tessin et du val d’Ossola. In : BARRAL (Ph.), FICHTL (St.) dir. — Regards sur la chronologie de la fin de l’âge du Fer (III e-I er siècle avant
J.-C.) en Gaule non méditerranéenne. Actes de la table ronde tenue à Bibracte « Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant
J.-C.) dans l’est de la France et les régions voisines », Glux-en-Glenne, 15-17 octobre 2007. Glux-en-Glenne : Bibracte, 2012, dossier
numérique : www.bibracte.fr (Bibracte ; 22).
2
1
3
4
Ill. annexe 5. Étape 2. Giubiasco, t. 345 : bronze 1 ; fer 2 ; céramique 3.
5
Pernet, Tori 2012 : PERNET (L.), TORI (L.). — Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant J.-C.) dans les nécropoles du
Tessin et du val d’Ossola. In : BARRAL (Ph.), FICHTL (St.) dir. — Regards sur la chronologie de la fin de l’âge du Fer (III e-I er siècle avant
J.-C.) en Gaule non méditerranéenne. Actes de la table ronde tenue à Bibracte « Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant
J.-C.) dans l’est de la France et les régions voisines », Glux-en-Glenne, 15-17 octobre 2007. Glux-en-Glenne : Bibracte, 2012, dossier
numérique : www.bibracte.fr (Bibracte ; 22).
1
3
2
Ill. annexe 6. Étape 3. Giubiasco, t. 363 : fer 1 ; céramique 2-3.
Pernet, Tori 2012 : PERNET (L.), TORI (L.). — Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant J.-C.) dans les nécropoles du
Tessin et du val d’Ossola. In : BARRAL (Ph.), FICHTL (St.) dir. — Regards sur la chronologie de la fin de l’âge du Fer (III e-I er siècle avant
J.-C.) en Gaule non méditerranéenne. Actes de la table ronde tenue à Bibracte « Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant
J.-C.) dans l’est de la France et les régions voisines », Glux-en-Glenne, 15-17 octobre 2007. Glux-en-Glenne : Bibracte, 2012, dossier
numérique : www.bibracte.fr (Bibracte ; 22).
4
1
2
3
5
Ill. annexe 7. Étape 3. Giubiasco, t. 413 : fer 1-4 fer ; céramique 5.
Pernet, Tori 2012 : PERNET (L.), TORI (L.). — Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant J.-C.) dans les nécropoles du
Tessin et du val d’Ossola. In : BARRAL (Ph.), FICHTL (St.) dir. — Regards sur la chronologie de la fin de l’âge du Fer (III e-I er siècle avant
J.-C.) en Gaule non méditerranéenne. Actes de la table ronde tenue à Bibracte « Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant
J.-C.) dans l’est de la France et les régions voisines », Glux-en-Glenne, 15-17 octobre 2007. Glux-en-Glenne : Bibracte, 2012, dossier
numérique : www.bibracte.fr (Bibracte ; 22).
1
2
+ 55
4
3
5
6
7
Ill. annexe 8. Étape 4. Giubiasco, t. 415 : bronze 1-4 ; ambre 5 ; argent 6 ; céramique 7.
Pernet, Tori 2012 : PERNET (L.), TORI (L.). — Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant J.-C.) dans les nécropoles du
Tessin et du val d’Ossola. In : BARRAL (Ph.), FICHTL (St.) dir. — Regards sur la chronologie de la fin de l’âge du Fer (III e-I er siècle avant
J.-C.) en Gaule non méditerranéenne. Actes de la table ronde tenue à Bibracte « Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant
J.-C.) dans l’est de la France et les régions voisines », Glux-en-Glenne, 15-17 octobre 2007. Glux-en-Glenne : Bibracte, 2012, dossier
numérique : www.bibracte.fr (Bibracte ; 22).
2
1
5
6
3
4
7
8
Ill. annexe 9. Étape 5. Giubiasco, t. 424 : bronze 1-3 ; ambre 4 ; argent 5-10.
9
10
•
•
•
•
•
•
•
•
•
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•
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• •
•
•
•
•
•
•
ALMGREN65
P6
P8
VT4
SF3
NAUHEIM
ORN1A
SF2
MIS
IMITL27
J3
IMITL36
IMITL3133
MF4
SF1
SF5
VT32
J2
P2
GOB1
VT31
MOR5
MF3
HF3
VT2
MF1
P11
J1
P2A
•
Etapes
IMITL5
SCHUSSEL
ORN1B
COP2
TRIPODE
RICCI1204
IMITL555
L5
P5
L28
IMITL28
CENISOLA
TPQ monnaies
1
2
DIKOI
132 av.
3
117 av.
4
206-195 av.
78 av.
133 av.
124 av.
2 potins
158 av.
MASS
118 av.
122 av.
84 av.
5
Ill. annexe 10. Sériation de 130 sépultures des nécropoles de Giubiasco (G), Solduno (SO), Sementina (SE),
Ornavasso San Bernardo (OSB) et Ornavasso Persona (P) (L. Pernet et L. Tori).
•
•
•
•
•
IMITL5
•
•
•
SCHUSSEL
•
•
•
ORN1B
•
•
COP2
•
•
TRIPODE
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
RICCI1204
•
•
•
•
•
IMITL555
•
•
L5
• •
•
P5
•
•
•
•
•
•
•
• •
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•
•
•
• •
• •
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•
• • •
•
•
•
•
L28
ALMGREN65
•
•
•
•
•
•
•
•
• •
SOC50
SOE11
SOE1
SOE5
SOJ31
SOC33
SOC35
SOD18
SOE8
SOD27
SOD31
G405
G370
SOC42
SOB8
SOD33
SOD1
SOD22
SOD53
SOD56
SOC44
SOD10
SOD15
SOD38
SOD5
SOD55
SOD54
SOJ5
SOD11
SOD6
SOD8
SOC22
SOD13
SOC21
SOD40
SOD45
SOD50
SOF1
SOC23
SOC24
SOD51
G466
OSB3(1952)
SOD43
SOE12
SOH3
SOJ11
SOD29
OSB45
SOF3
SOH2
SOD3
OSB71
SOE3
SOE14
SOD30
SOD26
SOJ18
G413
OSB84/m
OSB70
SOE15
SE6
SOD39
OSB105/m
G363
G477
SOD42
G411
G468
SOE7
G222
G354
OSB41
G356
SOH1
SOJ2
G383
SE3
SOH5
G367
G441
SOJ8
G472A
OSB17/m
G418
OSB50
G415
G479
SOJ3
SOA3
OSB78
SOF4
OSB123
SE7
G464
G471
• •
G375
•
OSB102
•
G373
•
G442
•
OSB106
•
OSB6(1941)
•
SOJ28/m
•
OSB69/m
•
OSB2
•
OSB34/m
• •
SE9
•
G465
•
•
OSB4/m
•
•
OSB16
•
OSB49/m
•
SE8
•
•
SOA4
•
G427
• •
OSB6/m
•
• •
OSB114
• • •
• • •
OSB165/m
•
•
• •
OSB15/m
•
•
•
OSB82/m
•
SOC37
•
•
•
OSB13
•
•
•
OSB28
•
• •
•
OSB3(1941)
• •
•
•
OSB8/m
•
•
G380
• •
P57/m
• •
G424
•
•
• OSB39
•
• OSB3/m
IMITL28
P6
P8
VT4
SF3
NAUHEIM
ORN1A
SF2
MIS
IMITL27
J3
IMITL36
IMITL3133
MF4
SF1
SF5
VT32
J2
P2
GOB1
VT31
MOR5
MF3
HF3
VT2
MF1
P11
J1
•
•
•
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• •
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•
• •
CENISOLA
•
•
GOB2
SOC50
SOE11
SOE1
SOE5
SOJ31
SOC33
SOC35
SOD18
SOE8
SOD27
SOD31
G405
G370
SOC42
SOB8
SOD33
SOD1
SOD22
SOD53
SOD56
SOC44
SOD10
SOD15
SOD38
SOD5
SOD55
SOD54
SOJ5
SOD11
SOD6
SOD8
SOC22
SOD13
SOC21
SOD40
SOD45
SOD50
SOF1
SOC23
SOC24
SOD51
G466
OSB3(1952)
SOD43
SOE12
SOH3
SOJ11
SOD29
OSB45
SOF3
SOH2
SOD3
OSB71
SOE3
SOE14
SOD30
SOD26
SOJ18
G413
OSB84/m
OSB70
SOE15
SE6
SOD39
OSB105/m
G363
G477
SOD42
G411
G468
SOE7
G222
G354
OSB41
G356
SOH1
SOJ2
G383
SE3
SOH5
G367
G441
SOJ8
G472A
OSB17/m
G418
OSB50
G415
G479
SOJ3
SOA3
OSB78
SOF4
OSB123
SE7
G464
G471
G375
OSB102
G373
G442
OSB106
OSB6(1941)
SOJ28/m
OSB69/m
OSB2
OSB34/m
SE9
G465
OSB4/m
OSB16
OSB49/m
SE8
SOA4
G427
OSB6/m
OSB114
OSB165/m
OSB15/m
OSB82/m
SOC37
OSB13
OSB28
OSB3(1941)
OSB8/m
G380
P57/m
G424
OSB39
OSB3/m
P2A
GOB2
Pernet, Tori 2012 : PERNET (L.), TORI (L.). — Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant J.-C.) dans les nécropoles du
Tessin et du val d’Ossola. In : BARRAL (Ph.), FICHTL (St.) dir. — Regards sur la chronologie de la fin de l’âge du Fer (III e-I er siècle avant
J.-C.) en Gaule non méditerranéenne. Actes de la table ronde tenue à Bibracte « Chronologie de la in de l’âge du Fer (IIIe-Ier siècle avant
J.-C.) dans l’est de la France et les régions voisines », Glux-en-Glenne, 15-17 octobre 2007. Glux-en-Glenne : Bibracte, 2012, dossier
numérique : www.bibracte.fr (Bibracte ; 22).
La table ronde sur la chronologie de la fin de l’âge du Fer dans l’est de la France, tenue à
Bibracte du 15 au 17 octobre 2007, est née des difficultés rencontrées pour comprendre
et utiliser les chronologies relatives de la fin de l’âge du Fer. La bibliographie vieillissante et
la dispersion très forte des informations issues des recherches récentes rendaient urgent
l’établissement d’un bilan synthétique apte à pallier la carence actuelle de formalisation
du cadre chronologique de cette période et à fournir si possible un outil utile à des
conclusions historiques.
Ainsi, vingt-six ans après le colloque de Valbonne qui avait traité du même sujet à l’échelle
nationale, l’ambition de la table ronde était donc de proposer, en confrontant entre elles
des périodisations régionales, un tour d’horizon actualisé de ce moment important
de l’histoire de la Gaule de l’Est et de le transmettre à l’ensemble de la communauté
scientifique par l’intermédiaire d’une publication.
Les synthèses régionales sur l’est de la France, qui occupent naturellement une
place importante de ce volume, sont éclairées par des bilans synthétiques de régions
ou de sites périphériques et par les progrès récemment obtenus sur telle ou telle
catégorie de mobilier.
Le présent volume dépasse donc largement les ambitions initiales de la table ronde
en fournissant un état des connaissances qui concerne une très vaste région, des Alpes
au littoral atlantique. On confirme qu’il est possible de définir un cadre chronologique
supra-régional, cohérent à l’échelle de l’espace nord-alpin et rythmé par des mutations
économiques et techniques qui affectent toute cette zone. On utilise pour cela
différents marqueurs chronologiques qui valident le modèle d’innovations techniques
et d’importations adoptées rapidement et uniformément dans l’ensemble du territoire
étudié. Le panorama synthétique présenté a donc gagné en finesse et constitue une étape
importante de la recherche.
Ce volume et les réflexions qu’il suscite constituent donc une excellente feuille de route
pour les recherches à venir en matière de chronologie de la fin de l’âge du Fer, essentielle
pour mieux positionner les observations archéologiques relatives aux deux derniers
siècles avant notre ère sur l’axe d’un temps particulièrement riche en événements et en
mutations sociales.
Centre archéologique européen
F - 58370 GLUX EN GLENNE / Tél. : (33) 03 86 78 69 00 / Fax : (33) 03 86 78 65 70
E-mail : info@bibracte.fr
Site web : http://www.bibracte.fr
ISSN : 1281-430X ISBN : 978-2-909668-74-1
Prix de vente : 35 €.
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